Publié par "Cactus Inébranlable éditions", dans sa collection des Microcactus, "Le vieux qui mâchonnait des religieuses", de Jean Pézennec, est une suite de textes courts en prose, dotés chacun d'un titre.
Si ces textes empruntent leur forme aux poèmes en prose, leur humour lapidaire vient tout droit des aphorismes.
Jeux de mots, chutes réussies, absurdité des situations : il y a beaucoup à dire et il y a encore plus de quoi rire (jaune), car notre époque perfectionnée n'en a, malgré tout, pas fini avec ses contradictions à débusquer.
Par exemple, grâce à Internet, tout est très simple aujourd'hui ! On peut même choisir les modalités de son enterrement, ce qui est montré ici dans la série des "Happy death".
Plus traditionnel, mais toujours efficace, l'écrivain qui est là comme un cheveu sur la soupe, jamais à la mode. Avec lui, on est sûr de ne jamais se tromper. Et pour dire l'écrivain, il faut justement l'écrire !
Extraits de "Le vieux qui mâchonnait des religieuses", de Jean Pézennec :
"Happy death ! (2)
Obsédé par le problème de l'insécurité, cet homme se fit enterrer avec, déniché sur le site happydeath.com, le système anti-intrusion Quiet eternity. Garanti inviolable, équipé d'une serrure haute résistance avec code d'ouverture connu du seul propriétaire et, last but not least,; alarme reliée au commissariat le plus proche, ce système donnait à son acquéreur un contrôle absolu de l'accès à son petit chez lui, lui permettant de dormir sur ses deux oreilles - ou ce qu'il en restait."
"Un drame de la route.
S'étant aventuré sur un terrain glissant, l'humoriste dérapa sur un jeu de mots et alla se fracasser contre le mur des interdits du politiquement correct. Très vite arrivée sur les lieux, la police de la pensée interpella immédiatement le chauffard, qui se vit illico rentrer son permis de plaisanter."
"Un poète
Il disait "Je vis en Poésie "comme d'autres "Je vis en France". Il ne disait pas "mon épouse", il disait "ma muse". Il ne disait pas "Nantes, la ville où j'ai passé ma jeunesse" mais "Nantes, le lieu qui a vu naître ma vocation poétique". Son apparence aussi, avec sa barbe à la Victor Hugo et ses cheveux flottant au vent, criait sa qualité de poète. Hélas ! Quand on ouvrait un de ses recueils, que ce soit Aubade aubadante ou Égérie égérienne, on se rendait vite à l'évidence : si, selon ses propres termes, il avait le virus de la poésie dans le sang, il était asymptomatique."
Si vous souhaitez vous procurer "Le vieux qui mâchonnait des religieuses", de Jean Pézennec, qui est vendu au prix de 10 €, rendez-vous sur le site de l'éditeur : https://cactusinebranlableeditions.com/produit/le-vieux-qui-machonnait-des-religieuses/