Avec "Ma vie racontée à une bûchette de chèvre", le
titre n'est pas révélateur du contenu. Vous me direz : de quel contenu
pourrait-il donc s'agir ? D'un livre de poésie sur le fromage ?
Eh bien non, je vous le confirme : il ne s'agit pas de ça ici. Ou
pas pour l'essentiel. L'auteur, dont le nom est un pseudo (ou alors j'y
comprends plus rien), contribue dans ce recueil à une réhabilitation des
"mauvais genres", sans que les textes qui le composent aient
forcément de lien apparent entre eux.
Les mauvais genres en jeu sont la science-fiction (Dark Vador) et
la variété française, notamment, avec ses trois Michel (Sardou, Berger,
Polnareff), mais aussi Claude François, et même même Jean-Luc Lahaye.
C'est dire si le gars est culotté !
Alors, bien sûr, on ne sait pas vraiment si c'est du lard ou du
cochon, du premier ou du quinzième degré. Il n'empêche. Boris Crack donne
l'impression d'y croire un peu. Et le lecteur y croit aussi du coup.
Mon poème préféré de "Ma vie racontée à une bûchette de
chèvre" est sans doute celui qui est consacré à Dark Vador. D'ailleurs, je
préfère ici quand il s'agit de vrais vers, avec des mots pas lyriques à
l'intérieur, car alors la mise en boite est complète. Et d'ailleurs, je me
prends à rêver d'être un robot. Des fois, ça serait plus simple.
L'autre moment fort du recueil est l'épopée de la vie de Michel
Sardou, également déroulée en vers. A ce sujet, je remercie l'auteur de m'avoir
fait prendre conscience de la puissance de certains des vers de Michel Sardou,
qui valent pas mal de ceux que j'ai pu publier dans
"Traction-brabant".
Pour la route, voici donc un extrait du "Monologue de Dark
Vador" (on y revient : c'est plutôt le credo de l'absence de credo d'une
génération dans laquelle je me reconnais) :
"Je suis Dark Vador.
Je ne fais pas dans le social.
Je suis un mort-vivant.
Je suis un George Clooney métaphysique.
Je suis une comète.
Je fais le tour de mon casque.
80 fois par jour.
Je suis l'antagonisme.
Je suis la contradiction.
Tous les jours, la contradiction.
Tous les jours, plus de contradiction.
Toujours et encore en contradiction.
Toujours et encore contre tout.
Contre l'ordre.
Contre le monde.
Contre la vie.
Contre.
Je n'ai aucun respect pour l'illusion.
Je suis la désillusion.
Je ne veux pas jouer le jeu.
Je veux un espace-temps sans espoir."
Pour vous procurer ce recueil vendu au prix de 12,50 €, vous
pouvez écrire aux éditions des Etats Civils, 11 rue Bourguet 84000 AVIGNON,
etats.civils@gmail.com