Le recueil
"La meilleure cachette c'était nous", édité par les éditions Gros
Textes, n'est pas un livre tout à fait comme les autres, puisqu'il
regroupe plusieurs textes précédemment édités de Jean-Michel Robert,
datant de 1982 à 1995.
L'auteur, né en
1956, a commencé à publier ses premiers recueils de poèmes au début des années
80, avec les encouragements d'Yves Martin. Souvenirs de toute une génération de poètes qu'il serait bon de rdécouvrir aujourd'hui (Christian Bachelin, Guy Chambelland, entre autres).
Ainsi, les
poèmes de Jean-Michel Robert me rappellent ceux de Michel Merlen et même
d'Alain Guillard. Ce sont des poèmes urbains, qui décrivent les nombreuses
apparitions, féminines de préférence, ayant lieu dans une grande ville comme
Paris. Ce sont aussi des souvenirs de jeunesse, voire d'enfance. Mais au
contraire des deux auteurs précités, ces souvenirs ne sont pas forcément
douloureux, il n'y a pas de révolte ni de conflit intérieur trop violent.
Jean-Michel
Robert ne regrette pas l'évanouissement de ces moments charmeurs. Comme il
l'explique plus loin dans "Un poil dans l'âme", il revendique un
statut de fainéant qui le rend plus calme :
"Il n'est
pas pour autant
pressé de
mourir
Le sommeil
à de telles
profondeurs
ne le tente pas
encore
Nul n'est
parfait"
Même si la
dernière partie de "La meilleure cachette c'était nous" m'a paru plus
méditative, l'âge venant et plus douloureuse aussi, ce qui m'a le plus
intéressé dans ce recueil, c'est cette aptitude au raccourci des images. De ce
point de vue, je ne pense pas qu'aucun poème de cette anthologie n'ait pas sa
part de réussite. Alors, quand en plus il y a des restes de surréalisme
dans tout cela, je vois déjà la vie en jaune, avec l'éclat du soleil. Par
exemple, ce poème intitulé "Optimisme" :
"un jour
il saura
où commence la
bouche alors
il osera son
visage
malgré les
gestes
rongeant le
bout des doigts
malgré les
lièvres
éclatant sous
ses pas
il y aura
toujours des ongles dans le vent
des becs dans
les miroirs
les murs battront
du même sang
mais la fille
assise
à la terrasse
du café
ne pourra pas
le reconnaître
c'est amusant
dira-t-elle à son amie
regarde :
un désert qui
rigole"
Pour vous
procurer ce recueil de poèmes (10 €), vous pouvez contacter le blog des
éditions Gros Textes : http://grostextes.over-blog.com/
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