"Le
derrière du ciel" n'échappera pas à la règle selon laquelle j'aime
toujours autant les poèmes d'Etienne Paulin. Mais pour ne pas trop me répéter,
pour éviter du moins certaines redites, parce que les caractéristiques varient
aussi d'un recueil à un autre, je vais cette fois-ci me concentrer sur le sens
aigu de l'observation dont fait preuve l'auteur.
Dans
ce monde qui serait divisé en autant d'intuitions que d'objets, entre les
blancs nombreux, entre ces éblouissements du soleil en plein été, qui séparent
les strophes de "Le derrière du ciel", il est possible d'imaginer
plein d'autres histoires. Comme si Etienne Paulin ne nous racontait que les
bribes d'une aventure. Les objets décrits, leur position dans l'espace, semblent
servir de paravents à une intimité qui se déroberait.
Dans
ce livre, on peut dire que l'absence est toujours là, et c'est bien ce qui me
le fait lire, afin d'en rechercher le secret.
Si
vous souhaitez vous familiariser avec cette riche poésie (d'images et de termes
employés), je vous conseille en priorité la lecture de "Le derrière du
ciel", car ce recueil se lit plus facilement que certains des précédents
du même auteur que j'ai chroniqués, ce qui n'enlève rien à leurs qualités
respectives.
Un
poème pour exemple :
"chantons
les clichés encore du rimmel
des
énormes bagues
et
de vastes franges
pommeau
de l'arrosoir au pied des sycomores
l'auto
dont les pneus fondent entre les noistiers
visage
noir et blanc de la diva colorature
-
parfois le cadre est rond il n'y a plus
qu'à
transporter le monument
jusqu'aux
pompes funèbres
goutte
contre la vitre frémit sinue
quelque
chose d'elle continue
voix
blanche tremble et ne vibre plus
tenant
le dernier lustre dernière
écaille
de la note".
Je
précise que la vignette de couverture est d'Isabelle Clément.
Pour
en savoir plus sur "Le derrière du ciel", vendu au prix de 10 €, vous
pouvez aller faire un tour sur le site des éditions Henry :
http://www.editionshenry.com
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