Autoédité
sur Amazon et vendu au prix de 9,40 €, "Le zizi confettis", de
Fabrice Marzuolo, de mon point de vue, aurait pu être publié par un véritable
éditeur.
Cependant,
face à une offre éditoriale à la fois de bon ton et surabondante, je sais déjà
que les livres autoédités vont se multiplier et qu'il conviendra de tenir
compte de certains d'entre eux en les chroniquant.
"Le
zizi confettis" est une suite de nouvelles, de contes, ou d'histoires
courtes, comme des brèves de comptoir.
Placé en
immersion dans un milieu urbain et plus particulièrement parisien, "Le
zizi confettis" a tout de l'ambiance du roman noir et parle du prolétariat
(presque un gros mot).
Ici, il
est à peu près toujours question d'histoires d'amour qui finissent mal... ou
pas ! Plus elles sont atypiques, plus elles ont des chances de finir bien,
d'ailleurs.
Si les
personnages de femmes sont peu flatteurs, les personnages de mâles ne sont pas
non plus très reluisants, c'est le moins que l'on puisse dire ! Il y a de
l'autodérision dans l'air !...
Par
exemple : "Visiblement, le temps ne l'a pas
épargné. Lui, tout ouvert à l'amour, ne doit plus être visité que par les
courants d'air et la mousse des brasseurs. Quant à l'électricité, j'ai un
solide vécu de déjanté pour savoir qu'elle ne fait pas sauter grand-chose chez
ceux qui n'ont pas de plomb dans la cervelle".
Ainsi,
on finit par rire de cette succession de portraits frappés par la désolation.
Et là,
bien sûr, là où il faut en venir, c'est bien au style. Celui de Fabrice
Marzuolo est brillant, tout en jeux de mots et images qui font mouche (c'est le
cas de le dire, vous en aurez la confirmation en lisant "La mouche à
bites").
Comme le
résume l'auteur en 4e de couverture, dans un clin d’œil à Céline, "Le
zizi confettis c'est l'école buissonnière des cadavres, le méat du cul de sac,
le beau linge sale, des babioles pour un saccage".
Bref,
une affaire de style !
Il y a
enfin pas mal de raccourcis qui vous mènent tout droit du berceau à la tombe.
Sauf que ces raccourcis tiennent la route.
Extrait
du "Zizi confettis" :
"Ma
bite m'a trop souvent servi de guide ! Pas facile, un homme est cerné par son
corps. Pris dans sa chair, il est comme sous un bombardement démocratique. Faut
qui se fasse tout petit, qui se rencogne. Parfois, il se relève. Il existe des
hommes qui se retirent, qui se retranchent dans des hameaux perdus, des ours.
Mais la bite leur mange le cerveau, ils deviennent fous, un jour ils tirent à
la carabine tout ce qu'ils n'ont pas tiré avec leur pine. Celui qui maîtrise sa
bite gagne sa liberté. Etrangement la puissance côtoie l'impuissance, c'est
pourtant sur ce fil délicat qu'il jongle avec sa liberté. Mais, au bout du
bout, que le fil soit d'or ou d'argent, l'homme ne sera que la marionnette".
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