vendredi 12 avril 2013

"Les chants sans voix", de Fabrice Farre



Cela fait maintenant à peu près un an que j'ai fait la connaissance de cet auteur, Fabrice Farre, et surtout de ses poèmes, et à chaque fois que j'en lis, je ne suis pas déçu.

Ce n'est donc pas une surprise pour moi si aujourd'hui le poète publie (enfin !) un recueil de ses textes intitulé "Les chants sans voix".

Une telle publication devrait être suivie de plusieurs autres au moins, car j'y retrouve là toutes les caractéristiques de cette écriture si personnelle qui fait qu'elle passe toujours aussi bien, sans être pour autant minimaliste, ce qui crée une apparence d'équilibre fragile à tenir, et d'autant plus précieux : la base même de toute poésie.

Car il y a dans ces poèmes beaucoup d'images. Mais elles ne laissent jamais cette impression que le poème serait trop chargé. Bien au contraire, les textes sont comme des photographies. Il faut dire qu'ils ont leur forme immuable, celle de courts poèmes (guère plus de 10 vers à chaque fois) avec des vers à peu près d'égale longueur et un espacement entre les vers supérieur à l'unité.

C'est un détail, me direz-vous. Moi, je ne le crois pas. Car cela ajoute encore de la transparence, comme si le poète, pour observer ce qui se passe autour de lui, comme au cinéma, se plaçait derrière une vitre, ou bien derrière un rideau vaporeux...

A la relecture, je me suis rendu compte que si Fabrice Farre utilise le "je", celui-ci n'est pas non plus tellement envahissant. En fait, c'est le poète lui-même qui est transparent. Il semble traversé par ces choses, ces êtres qu'il décrit. En voilà une belle victoire pour un poète !

Un exemple pour la route :

"XIV - Vocalises

Je t'entendais chanter à ta fenêtre
lancer des vocalises plus
hautes que les fils des tramways
plus stridentes que la sirène
au sortir de l'usine.
Je t'entendais avec le piano
rythmer un matin qui ne revient
que lorsque j'y pense, maintenant :
tout est jaune, ton corps est droit
celui qui t'accompagne est courbe
et les ouvriers en sortant font un bruit
tragique de vie sur les trottoirs".

Pour en savoir plus sur ce recueil au prix de 6,10 € qui est publié par les éditions Encres Vives, vous pouvez vous adresser à l'auteur fabrice.farre@orange.fr, ou écrire à l'éditeur : Michel Cosem, 2 allée des Allobroges, 31770 COLOMIERS.

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