Il s'agit là
d'une réédition par les éditions Gros Textes d'un recueil d'abord édité par Guy
Chambelland en 1977.
L'auteur,
Frédéric Jimenez, a écrit ces poèmes à l'âge de 11 ans. C'est la particularité
qui saute aux yeux, surtout quand on la connait !
Guy Chambelland
explique : "j'ai édité ces poèmes parce qu'ils m'ont touché par une
façon que, forcément, l'adulte a perdue, de dire les choses tout
simplement".
Oui et non. Je
dirai plutôt spontanément que simplement. A moins que simplement ne rime avec
poétiquement. Frédéric Jimenez a l'art de trouver les raccourcis que les
adultes ont du mal à dénicher, mais ces raccourcis de langage mènent
souvent de la vie à la mort. Et qu'est-ce que l'enfant parle de la mort ! C'en
est même incroyable. Vive la poésie naturelle alors !
Et ça m'amuse
de savoir que l'auteur a plus tard quitté la poésie pour la musique : plutôt
une promotion !
Un poème en
prose... "La vie..."
La vie est une
feuille qui balance vers la mort ou vers la vie
Si vous bercez
du côté de la mort ne vous agrippez pas au bord laissez-vous tomber vous ne
serez pas le premier
Si vous bercez
du côté de la vie souriez regardez admirez puis vous balancerez dans le géant
trou vaste et silencieux qui est la mort
Moi je suis
déjà mort ou presque
Dans ma
jeunesse j'ai voulu connaître la mort, j'ai balancé et j'ai sauté tête la
première dans ce grand trou tout triste, j'ai voulu trouver ce monde souterrain
et je l'ai trouvé
Je ne regrette
pas la vie, si j'en avais une deuxième je ne reviendrai pas car en ce moment je
me demande ce qui se passe de mal
Et si je
reviens ce sera quand il n'y aura plus personne sur la Terre, je serai seul et
je raconterai la mort aux pierres et à l'eau, je cueillerai des fleurs et je
les mettrai autour du grand trou noir qui sera mon ami."
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