Avec ce recueil poétique intitulé "Passant l'été", Jean-Baptiste Pédini a obtenu le prix de la Vocation 2012, ce qui a permis à son texte de se voir publié par "Cheyne éditeur", l'un des éditeurs les plus connus de notre réseau.
Bon, ces
précisions apportées, je quitte au plus vite l'histoire officielle de ce
recueil qui pour moi n'est pas la plus importante, même si elle constitue un
premier aboutissement pour ce jeune auteur, dont les textes ont été
remarqués à plusieurs reprises et par plusieurs revuistes et éditeurs depuis
quelques années déjà.
Alors, décrire
l'écriture et les caractéristiques du style de Jean-Baptiste Pédini n'est pas
si simple que cela, car il ne s'agit ici que de sensations, souvent visuelles
d'ailleurs. Mais au lieu de m'y employer, je vais plutôt dire à quoi me fait
penser "Passant l'été".
Tous les ans ou
presque, l'été, je reviens dans le pays de mon enfance et retourne me baigner
dans un étang dans lequel j'ai passé beaucoup de temps, étant adolescent. J'y
suis allé à pied, en courant, à vélo et à chaque fois, je retrouve le passé qui
redevient illico le présent, lorsque je recommence les mêmes gestes, attendant
par exemple d'être sec sur la petite plage au bord de l'étang, dans la
tranquillité d'un soir d'été.
Eh bien c'est
exactement ce que décrit Jean-Baptiste Pédini dans son recueil. A part que les
mêmes choses ne se passent plus près d'un étang, mais près de l'océan. Et
d'ailleurs, ce n'est sans doute pas un hasard si le "on" est plutôt
utilisé ici que le "je".
La valeur du
texte de "Passant l'été" réside donc bien dans ce partage des
sensations.
Un exemple
choisi parmi tant d'autres : "Le jour décline. On sort de l'eau et on
s'écroule brutalement sur les serviettes de lumière qui traînent là. Qui
suivent la lente retraite du soleil. On voudrait le pousser d'un coup de pied
aux fesses mais on découvre de petites algues sèches sur nos chevilles. Elles
s'accrochent comme des sangsues improbables. Et pourtant on y croit. Aux
étoiles échouées. A la prochaine veillée. Aux bouches qui fatiguent avec le
crépuscule.
On y croit et
plus personne n'ose bouger. La plage est constellée de cuisses blanches".
Alors là, s'il
ne s'agit pas de vraies vacances, je ne sais plus ce que c'est, moi...
D'ailleurs, dans ces vacances là, des absences aussi se devinent...
A remarquer
pour finir, la belle couleur d'orage du livre, si caractéristique.
Et pour en
savoir plus, contact : jbpedini@gmail.com
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