Supplément de
la revue de poésie Décharge, la collection Polder permet souvent de découvrir
de nouveaux poètes, jeunes ou moins jeunes, dont les styles éclectiques tranchent
sur l'élitisme de nombreuses publications (revues ou éditions).
Bref, le
dernier Polder en date, "Un jour on a jamais rien vu" de Simon
Allonneau, m'a plu comme pas toujours des fois.
Est-ce que
c'est de la poésie ? A vrai dire, on s'en fout. C'est de la poésie de loubard,
en tout cas, et ça, ça n'a pas de prix. Dans ce recueil, beaucoup de formules
sont poétiques. Les mises en situation sont poétiques. Que demander de plus ?
En plus, ce recueil se lit bien, atout non négligeable.
Et puis, Simon
Allonneau ne s'embête pas avec plein de choses. Son grand-père de 99 ans passe
sa journée à fumer, les gosses sont interdits de yaourts.
Dans
l'écriture, il faut savoir lâcher prise.
L'auteur aime
raconter des histoires de tous les jours, décalées. Il s'interroge aussi
souvent sur sa mort et là c'est moins drôle. Mais ça passe...
Son recueil est
une suite de poèmes qui se succèdent les uns aux autres sans interruption ou
presque. Autre leçon de liberté.
Bon, les vieux
poètes diront sans doute que quand même décidément ce jeune il exagère un peu,
on a beau être dans la France de 2012 (!), y a des limites. Je les laisse donc
ruminer sur ces quelques extraits bien sentis :
"Je ne
veux pas mourir cette semaine parce que / j'ai quelque chose à faire la semaine
prochaine".
"Madame /
si vos enfants n'ont pas les épaules, ils n'ont rien à faire ici; qu'ils
quittent l'école et commencent une formation / patineuse".
"on va
aimer les chiottes".
"On se
serre la main pour savoir qui a la plus grosse main".
"Pendant
que les chiens pissent à tous les arbres, / je pense à me poncer les
doigts".
Quant aux
autres lecteurs qui ont envie d'en savoir plus sur ce recueil, allez sur le
site de la revue Décharge : http://www.dechargelarevue.com/
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