jeudi 10 novembre 2016

"Angles morts", de Jean-Baptiste Pédini


Dans « Angles morts », Jean-Baptiste Pédini parle beaucoup de mots. Il faut dire qu'il les tord quelque peu, comme si ces « Angles morts » empêchaient leur envol.

Par « Angles morts », il faut sans doute entendre tout le poids de la vie, qui ne nous incite pas à déployer nos ailes, à l'inverse de l'Albatros. Comme si nous étions enfermés au fond d'un puits, en quelque sorte.

Dans cette dizaine de poèmes, l'identité est à peu près totale entre ce qui est dit et la forme employée pour le dire, ce qui donne plus de force au message transmis.

Jean-Baptiste Pédini, à travers ces vers courts et boiteux, car de longueurs diverses, rogne les ailes à ses propres mots, au besoin en les privant de leurs articles, comme le montre par exemple l'extrait ci-dessous :

« Non
ce n'est pas tout
de rester là

il faut expirer mots
par vagues lentes
comme si de rien

s'extirper du silence
ou reculer
tout seul

sans plus de sel
dans la gorge

non
ce n'est pas ça
on n'attend rien
ni mouvement
ni mesure

la distance seulement
entre le souffle
et la lumière

c'est presque tout
la langue brûle

plus loin

les voix demeurent
hors d'atteinte. »

Pour vous procurer ce petit recueil dense, vendu au prix de 4 €, une seule adresse : celle de son éditeur (La Porte) : Yves Perrine, 215 rue Moïse Bodhuin 02000 LAON.

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