Dans « Angles morts »,
Jean-Baptiste Pédini parle beaucoup de mots. Il faut dire qu'il les tord
quelque peu, comme si ces « Angles morts » empêchaient leur envol.
Par « Angles morts »,
il faut sans doute entendre tout le poids de la vie, qui ne nous incite pas à
déployer nos ailes, à l'inverse de l'Albatros. Comme si nous étions enfermés au
fond d'un puits, en quelque sorte.
Dans cette dizaine de poèmes,
l'identité est à peu près totale entre ce qui est dit et la forme employée pour
le dire, ce qui donne plus de force au message transmis.
Jean-Baptiste Pédini, à travers
ces vers courts et boiteux, car de longueurs diverses, rogne les ailes à ses
propres mots, au besoin en les privant de leurs articles, comme le montre par exemple l'extrait ci-dessous :
« Non
ce n'est pas tout
de rester là
il faut expirer mots
par vagues lentes
comme si de rien
s'extirper du silence
ou reculer
tout seul
sans plus de sel
dans la gorge
non
ce n'est pas ça
on n'attend rien
ni mouvement
ni mesure
la distance seulement
entre le souffle
et la lumière
c'est presque tout
la langue brûle
plus loin
les voix demeurent
hors d'atteinte. »
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