Publié par les éditions « Le feu sacré », « Un homme pend » de Jérôme Bertin s'inscrit dans la continuité des autres livres que j'ai pu lire de l'auteur, notamment édité par Al Dante.
C'est de l'écriture trash,
héritage lointain d'un Louis-Ferdinand Céline, mais transposée dans le monde
d'aujourd'hui. Il s'agit de carnets de marginalité complète totale, qui
décrivent des instants oscillant entre solitude, dèche, lendemains qui font mal
à la tête, obsessions sexuelles, atmosphère poisseuse et crépusculaire des
grandes villes (Lille, Marseille) occupées par la pauvreté.
L'avantage est qu'« Un homme
pend » se lit bien, car les pavés en prose sont entrecoupés de poèmes en
vers très courts, voire en mots coupés :
« la couche d'ordure
recouvre
le nouveau-né
bien au froid
il pleure
mais
n'a encore rien vu
une chienne veut
lui manger la
langue
et ce sont
toujours des
chiennes qui veulent
nous
empêcher de
gueuler
notre dégoût
des prêtres
en mini-
jupes
qui nous
sucent
jusqu'au fond jusqu'
aux nerfs
jusqu'
au silence (...) »
Jérôme Bertin a aussi le sens des
formules qui claquent pour décrire la poisse et le désir sexuel, de quoi passer - presque paradoxalement, malgré le malaise - un bon moment de lecture.
Par exemple : « ( …)
Avec mes énormes sabots. Saboteur de joie. Vendeur de mensonges éhontés. J'ai
hanté leurs nuits tantôt avec brio, tantôt avec Bidou, mon fidèle camarade de
crasse. Tantôt romantique. Tantôt têtard à queue. Toujours bâtard du vide. À
renifler la première culotte qui passe. Infidèle et félon. Toujours à sentir le
bon filon. Même dans les bas filés d'alcooliques à groin. Là où la misère
gronde (...) ».
La photographie de couverture est de Maxime Ballesteros.
J'en profite pour signaler le soin apporté par les éditeurs à cette publication (format, papier, police de caractère utilisée) et la devise de l'éditeur : "Malheur à qui fait croître le désert".
J'en profite pour signaler le soin apporté par les éditeurs à cette publication (format, papier, police de caractère utilisée) et la devise de l'éditeur : "Malheur à qui fait croître le désert".
Si vous souhaitez en savoir plus
sur « Un homme pend », de Jérôme Bertin, qui est vendu au prix de 9 €,
contact sur le site de "Le feu sacré" : http://www.lefeusacreeditions.com/
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