Publié par les éditions Tarmac
dans la collection « Complément de lieu », « Là où l'humain se
planque », d'Angèle Casanova, se présente sous une forme originale. À la
fois par le format (10 cms X 20 cms), par le papier (strié) et les caractères
utilisés, ces derniers dans le style de ceux de nos vieilles machines à écrire.
« Là où l'humain se
planque » regroupe deux nouvelles, dont la première donne le titre au
volume, la deuxième nouvelle s’intitulant « A ouvrir dans trente
ans ».
Ces deux textes d'Angèle Casanova
sont pour moi résolument réalistes, en dépit des obsessions de leurs
personnages qui finissent par s’évader du réel.
En effet, les textes se déroulent
dans un contexte urbain, social et contemporain, et montrent les plaies de
notre époque, du moins, celles qui sont aujourd’hui vécues comme telles (car je
pense qu'elles ont toujours existé, mais sous une autre forme).
Je parle ici de la solitude, de
l'absence de communication, de la mésentente dans le couple.
L'écriture d'Angèle Casanova
contribue aussi à donner à ces textes leur perspective réaliste : les
phrases sont courtes, raclées jusqu'à l'os, itératives. Le rythme est haletant,
même s'il ne se passe pas forcément grand-chose à l'extérieur.
Pas de doute, ces deux textes
sont signés !
Extrait de « A ouvrir dans trente
ans » :
« Elle regarde le
plafond, compte les fissures, apprend par cœur les dessins hasardeux qu’elles
forment, une biche, une chaise, constellations nouvelles sur ce ciel improvisé.
Elle regarde le plafond, des heures, des jours, elle ne sait plus. Les
persiennes font entrer le soleil et puis non, le temps disparaît. Seule compte
l'attente, et encore, au début. Même cela finit par disparaître. Dès lors, elle
se contente de fixer le plafond. »
Je précise que l'illustration de
couverture est de Jacques Cauda.
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