Publié par les éditions Gros Textes, "Guide de la poésie galactique", de Sammy Sapin se présente davantage comme un récit en vers que comme un ensemble de poèmes.
Je pourrais presque dire "en trous de ver", puisque l'action se situe dans un vaisseau spatial en 2069, après que le héros de cette histoire, un humain, se soit réveillé.
Cet humain, c'est Sammy Sapin, poète immortel. C'est dire si finalement, le dépaysement est relatif !
C'est dire aussi la place jouée par l'auto-dérision dans ce livre, puisqu’à chaque à fois que Sammy Sapin se proclame poète immortel, il est remis illico à sa place par son interlocuteur. L'exercice n'est pas si facile que cela à réussir, partant du principe que l'on est sa propre cible.
Ainsi, ce guide peut être vu comme un manuel de survie en milieu hostile, sauf qu'il n'y a ni guide ni manuel, puisque notre héros est victime de moult péripéties. On ne peut donc pas dire qu'il domine son destin.
Et le milieu est vraiment hostile, car, par exemple, il n'est plus possible d'y boire un whisky autrement qu'en catimini, un seul verre d'OH étant capable de faire tomber de leur tabouret les extra-galactiques.
À force de partir à l'autre bout de l'univers, le lecteur revient très vite sur terre, catapulté qu'il se retrouve en Suisse. Comme suggéré plus haut, il semblerait que ce guide se serve finalement de la science-fiction comme d'un paravent pour montrer la place du poète dans la société d'aujourd'hui, autant dire, une place nulle.
Et il a bien raison de le dire, Sammy Sapin, que sa place est nulle, au poète. Que ce soit aujourd'hui ou hier d'ailleurs. Le décalage du poète avec la plupart des autres hommes n'est jamais aussi important que sur notre terre.
Il me reste à essayer de définir le style original de "Guide de la poésie galactique".
Qu'elles soient des vers (au delà de leur apparence) ou pas, les phrases de ce livre ne constituent pas, à l'oreille du lecteur, de la prose découpée en vers. Comme si le rythme des aventures leur imposait son rythme.
Ainsi, les mots sont étirés dans l'espace (ou pas), obéissant aux interjections des protagonistes. Ce qui n'empêche pas de remarquer les moments disséminés, voire les séquences entières, où la poésie devient images.
Extrait de "Guide de la poésie galactique", de Sammy Sapin :
"14.
Nous piétinons.
Le sas d'entrée dans la chaloupe VIII
(c'est la mienne visiblement) se rapproche lentement mais
sûrement. On vérifie les identités, dates de réveil,
affectations.
Voilà, me dis-je. Je vais mourir encore.
Et la gorge sèche avec ça.
C'est alors que j'entends crier : Sapin !
Me retourne. L'enfant de Gary Grant et de Gary Copper est
là. Hector,
Il a couru, halète sportivement, comme un cheval de noble
race
après un trot soutenu.
Sapin, j'ai obtenu votre changement d'affectation.
Vous êtes bien poète, c'est ça ? demande-t-il, un doigt
tendu dans la direction de mon cœur.
Bien sûr que je suis poète, dis-je.
C'est même la seule chose que je sache faire :
être poète.
Alors j'ai besoin de vous, poursuit Hector.
Vous serez bien plus utile sur Isidore 5,
parmi les Ghenka aux longues racines, les Aiguilles froids
comme le gel,
les chicaneurs Vézo aux mille yeux de fer, les mercenaires
Pile-Pile
qui ne s'arrêtent jamais-jamais,
et les Poulpes et les Chnoques et les Pr?°tan,
vous serez bien mieux employé au milieu
de toute la fripouille galactique du coin,
qu'à vous faire dévorer par le premier Saurien venu."
Si vous souhaitez en savoir plus sur "Guide de la poésie galactique", de Sammy Sapin, qui est vendu au prix de 10 €, rendez-vous sur le site de son éditeur : https://sites.google.com/site/grostextes
Qu'elles soient des vers (au delà de leur apparence) ou pas, les phrases de ce livre ne constituent pas, à l'oreille du lecteur, de la prose découpée en vers. Comme si le rythme des aventures leur imposait son rythme.
Ainsi, les mots sont étirés dans l'espace (ou pas), obéissant aux interjections des protagonistes. Ce qui n'empêche pas de remarquer les moments disséminés, voire les séquences entières, où la poésie devient images.
Extrait de "Guide de la poésie galactique", de Sammy Sapin :
"14.
Nous piétinons.
Le sas d'entrée dans la chaloupe VIII
(c'est la mienne visiblement) se rapproche lentement mais
sûrement. On vérifie les identités, dates de réveil,
affectations.
Voilà, me dis-je. Je vais mourir encore.
Et la gorge sèche avec ça.
C'est alors que j'entends crier : Sapin !
Me retourne. L'enfant de Gary Grant et de Gary Copper est
là. Hector,
Il a couru, halète sportivement, comme un cheval de noble
race
après un trot soutenu.
Sapin, j'ai obtenu votre changement d'affectation.
Vous êtes bien poète, c'est ça ? demande-t-il, un doigt
tendu dans la direction de mon cœur.
Bien sûr que je suis poète, dis-je.
C'est même la seule chose que je sache faire :
être poète.
Alors j'ai besoin de vous, poursuit Hector.
Vous serez bien plus utile sur Isidore 5,
parmi les Ghenka aux longues racines, les Aiguilles froids
comme le gel,
les chicaneurs Vézo aux mille yeux de fer, les mercenaires
Pile-Pile
qui ne s'arrêtent jamais-jamais,
et les Poulpes et les Chnoques et les Pr?°tan,
vous serez bien mieux employé au milieu
de toute la fripouille galactique du coin,
qu'à vous faire dévorer par le premier Saurien venu."
Si vous souhaitez en savoir plus sur "Guide de la poésie galactique", de Sammy Sapin, qui est vendu au prix de 10 €, rendez-vous sur le site de son éditeur : https://sites.google.com/site/grostextes
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