"A l'insu de nos lèvres", de Léon Bralda, édité dans la collection Polder de la revue Décharge, et l'un des premiers textes publiés de son auteur, est résolument un recueil rétrospectif.
Le lecteur y traverse des souvenirs de l'enfance, c'est à dire, par exemple, de lieux, du père, de l'école.
Cette évocation continue m'a plu par l'ambiance suggérée d'un monde disparu, d'endroits propices au rêve.
Reviennent souvent à travers ces pages des "murs", prétextes comme nuls autres au travail de l'imagination. Sans doute cette autre casquette de l'auteur, Léon Bralda, qui est également peintre, joue t-elle dans le rendu des images.
En dépit, à mes yeux, de formules parfois grandiloquentes à mes yeux (le Vivre, le verbe, les Ô), j'ai aussi et surtout aimé la tenue de ces poèmes en prose, qui me rappelle d'autres écritures de plus en plus rares aujourd'hui.
Ainsi, la nostalgie d'une époque renvoie à la nostalgie d'un style.
Extrait de "A l'insu de nos lèvres", de Léon Bralda :Ainsi, la nostalgie d'une époque renvoie à la nostalgie d'un style.
"Le mur avait dressé son manque de sommeil sur l'épiderme de nos rêves, laissant les cauchemars poindre au plus profond des draps. Nous écoutions la forge humaine qui martelait au fond du domicile...
Nous écoutions se faire les crevasses du vide en ces voix façonnés à coups de tempes et de pas. Nous entendions le froissement des mots contre la chair éparse des papiers peints. Et le mur infusait des relents de désastre et d'incompréhension pour une éternité sur les lèvres des fils."
La préface est de Chantal Dupuy-Dunier. L'illustration de couverture est de Lionel Balard, autre nom de l'auteur.
Si vous souhaitez en savoir plus sur "A l'insu de nos lèvres", de Léon Bralda, qui est vendu au prix de 6 €, rendez-vous sur le site de l'éditeur : http://www.dechargelarevue.com/-La-collection-Polder-.html