Deuxième livre de Marlène Tissot publié par les Éditions "de "La Boucherie littéraire", "Un jour, j'ai pas dormi de la nuit" ressemble à la fois aux textes précédents de son auteur, tout en n’y ressemblant pas.
J'y ai, bien sûr, retrouvé ce qui fait la trame de l'écriture de son auteur : cette même attention à tout plein de trucs qui clochent au quotidien, cette difficulté à s'insérer dans une société de vainqueurs, à y croire, qui est exprimée avec peut-être, davantage de gravité dans ce livre -ci.
C'est que le temps qui passe est souvent une accumulation d'épreuves à digérer.
Non, Marlène Tissot ne donne pas l'impression d’avoir pris la grosse tête dans ses poèmes.
Cependant, il y a quelque chose de différent dans "Un jour, j'ai pas dormi de la nuit", et il m'a fallu plusieurs pages pour l'identifier. C'est que ces poèmes sont composés de beaucoup de mots sur une même page.
Même si Marlène Tissot écrit souvent en vers, je serais tenté de dire que là, ce sont de "vrais" vers ! En tout cas, ce texte sonne comme un ensemble plus vaste. On a souvent affaire à des alexandrins sans le vouloir, et il est même possible de repérer quelques assonances en fin de vers (ou des jeux de mots basés sur des sonorités voisines), voire même (nec plus ultra), des césures à l'hémistiche, ou, pour dire les choses plus simplement, une coupure en milieu de vers.
Bon, je vous rassure : ce n'est pas encore le retour au classicisme ! De petites fleurs, il n'y a guère. C'est pas faute de le désirer, mais dans ce monde là, ce n'est pas possible.
Et si forme identifiable il pourrait y avoir, ce n'est pas celle - la plus pratiquée dans la poésie d'aujourd'hui - du sonnet, mais plutôt celle de la chanson, avec ce refrain, qui revient à deux reprises dans chaque poème : "Un jour, j'ai pas dormi de la nuit", et qui donne son titre à ce volume.
Le résultat de cette écriture renouvelée est un surcroît de souffle.
Extrait de "Un jour, j'ai pas dormi de la nuit", de Marlène Tissot, "Escalader la nuit à mains nues" :
"Un jour, j'ai pas dormi de la nuit
sommeil flou comme une coiffure dans le vent
s'il n'y avait que les cheveux à démêler, ce serait facile
mais il y a le reste, récalcitrant au peigne
impossible à tondre
ça mériterait presque une prime de risque nocturne
faudrait pas sous-estimer la fatigue organique
non, je ne titube pas, je penche un peu, c'est tout
On nous suggère l'hypothèse de se dépasser
mais je ne parviens même pas à m'atteindre
tout va trop vite, trop loin
chacun son ciel - le septième est surfait
Un jour, j'ai pas dormi la nuit
j'avais les humeurs crépusculaires
des sentiments roses comme l'aube
paumée entre bonnes idées et mauvaises intentions
non, je ne suis pas perdue, je fais juste des détours
j'escalade la nuit à mains nues
et tant pis si je tombe avec elle
faut jamais interrompre un geste sur sa lancée
J'ai la prestance d'une bataille perdue d'avance
le gémissement furtif du plaisir expérimental
la terreur d'une pénombre qui se dévore
je sirote les heures blanches, un verre après l'autre"
Si vous souhaitez en savoir plus sur "Un jour, j'ai pas dormi de la nuit", de Marlène Tissot, qui est vendu au prix de 13 €, rendez-vous sur le site de son éditeur : http://laboucherielitteraire.eklablog.fr/
Ce livre est disponible, sur commande, dans toutes les bonnes librairies de France et de Navarre.
Et si forme identifiable il pourrait y avoir, ce n'est pas celle - la plus pratiquée dans la poésie d'aujourd'hui - du sonnet, mais plutôt celle de la chanson, avec ce refrain, qui revient à deux reprises dans chaque poème : "Un jour, j'ai pas dormi de la nuit", et qui donne son titre à ce volume.
Le résultat de cette écriture renouvelée est un surcroît de souffle.
Extrait de "Un jour, j'ai pas dormi de la nuit", de Marlène Tissot, "Escalader la nuit à mains nues" :
"Un jour, j'ai pas dormi de la nuit
sommeil flou comme une coiffure dans le vent
s'il n'y avait que les cheveux à démêler, ce serait facile
mais il y a le reste, récalcitrant au peigne
impossible à tondre
ça mériterait presque une prime de risque nocturne
faudrait pas sous-estimer la fatigue organique
non, je ne titube pas, je penche un peu, c'est tout
On nous suggère l'hypothèse de se dépasser
mais je ne parviens même pas à m'atteindre
tout va trop vite, trop loin
chacun son ciel - le septième est surfait
Un jour, j'ai pas dormi la nuit
j'avais les humeurs crépusculaires
des sentiments roses comme l'aube
paumée entre bonnes idées et mauvaises intentions
non, je ne suis pas perdue, je fais juste des détours
j'escalade la nuit à mains nues
et tant pis si je tombe avec elle
faut jamais interrompre un geste sur sa lancée
J'ai la prestance d'une bataille perdue d'avance
le gémissement furtif du plaisir expérimental
la terreur d'une pénombre qui se dévore
je sirote les heures blanches, un verre après l'autre"
Si vous souhaitez en savoir plus sur "Un jour, j'ai pas dormi de la nuit", de Marlène Tissot, qui est vendu au prix de 13 €, rendez-vous sur le site de son éditeur : http://laboucherielitteraire.eklablog.fr/
Ce livre est disponible, sur commande, dans toutes les bonnes librairies de France et de Navarre.
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