Publié dans la collection Polder de la revue Décharge, "Le rasoir d'Ockham appliqué au poète", de Julien Boutreux, écorche au passage pas mal le poète. Je ne suis pas de ceux que cela écorchera, car je sais à quoi m'en tenir en guise de poètes. D'ailleurs, comme ils n’écoutent que leur ego !...
En plus, le poète, c'est aussi et avant tout l'auteur, qui assume son "je".
Enfin, le titre du recueil - "Le rasoir d'Ockham appliqué au poète" - ne résume pas à lui seul la totalité des textes qui le composent. Ce qui m'a plu ici, c'est la déconnexion entre fond et forme. Il peut y avoir des vrais moments de poésie dans un aphorisme et des poèmes en vers qui sont narratifs, voire totalement prosaïques. Cela montre aussi que l'auteur peut écrire dans des registres différents.
Cette diversité de l'expression contribue à rendre la lecture assez imprévisible, car on ne sait pas comment sera le texte suivant.
Il y a, bien sûr, ici, une insistance à traquer le vide de nos postures (avec les pieds sur terre : merci), une absence de concession obsessionnelle qui contribue également à augmenter la dose de poésie.
À noter, pour finir, quelques visions traduites en mots qui participent de l'art poétique.
Extrait de "Le rasoir d'Ockham appliqué au poète" :
"vague après vague
quelque chose se détache de quelque chose
quelqu'un se sépare de quelqu'un
juste pour voir
je mets la main sous la lame
du rasoir
la soleil arrête pas de m'énerver
je fais comme si de rien était
je me parle à moi-même
pour dire quelque chose à quelqu'un
mais ça m'intéresse pas
et j'écoute rien
les nuages arrivent pas très vite
l'horizon les retient
sans sourciller
je regarde le raz-de-marée
venir en souriant
(ça me distrait)"
Extrait de "Le rasoir d'Ockham appliqué au poète" :
"vague après vague
quelque chose se détache de quelque chose
quelqu'un se sépare de quelqu'un
juste pour voir
je mets la main sous la lame
du rasoir
la soleil arrête pas de m'énerver
je fais comme si de rien était
je me parle à moi-même
pour dire quelque chose à quelqu'un
mais ça m'intéresse pas
et j'écoute rien
les nuages arrivent pas très vite
l'horizon les retient
sans sourciller
je regarde le raz-de-marée
venir en souriant
(ça me distrait)"
L'illustration de couverture est de Christophe Lalanne et la préface de Fabrice Marzuolo.
Si vous souhaitez vous procurer "Le rasoir d'Ockham appliqué au poète" de Julien Boutreux, qui est vendu au prix de 6 €, rendez-vous sur le site de la revue Décharge : https://dechargelarevue.com/
Si vous souhaitez vous procurer "Le rasoir d'Ockham appliqué au poète" de Julien Boutreux, qui est vendu au prix de 6 €, rendez-vous sur le site de la revue Décharge : https://dechargelarevue.com/
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