Ce livre est dicté par une inspiration, celle qui suit la mort du père, et qui en constitue le deuil.
L'écriture des poèmes, verticale et empêchée, caractérisée par des vers brefs et des sauts de vers, cherche, malgré tout, à exprimer l'inexprimable.
Le lecteur sent bien ce que ça coûte à l'auteur, cette écriture qui fait que chaque mot est craché et imprime le cerveau avec précision.
"Cri" n'est pas pourtant un texte rendu atone par le désespoir.
En effet, si ce recueil est traversé par la brièveté, cette brièveté de façade n'est pas synonyme de sécheresse. Au contraire, à travers la rage qui domine, après cette mort cruelle, je ressens surtout une vie exaspérée. Une vraie vie, qui cherche à abolir les frontières et qui court d'une pensée à une autre.
C'est - je crois - la valeur cardinale de ce "Cri". Une qualité pas si évidente que cela à trouver dans d'autres textes, écrits à partir d'une même réalité, mais une qualité qui s'exprime constamment ici.
Extrait de "Cri", de Damien Paisant :
au trébuchement de ma vérité
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