Sous-titré « Vignettes et tampons pour un voyageur », ce « Retour à Znamenskoye », d’Arnoldo Feuer, est un ensemble de poèmes en vers libres, publié par « Les Lieux-Dits éditions, dans sa collection « Les parallèles croisées ».
Si
les dates d’écriture de ces poèmes sont très précisément
déterminées (entre le 27 octobre 2020 et le 21 janvier 2021), le
reste est plus flou. S’agit-il d’une fiction complète ou totale ? Difficile de le dire. Pas grave de le savoir, me direz-vous. Sauf que
la soif de vérité et la curiosité légitime s’exprime aussi chez le
lecteur.
Bref, disons qu’il s’agit de la mise au propre de
souvenirs qui seraient destinés, pourquoi pas, à d’autres
voyageurs.
En
tout cas, j’ai bien aimé l’ambiance qui émane de ce livre. Une
ambiance pas ordinaire, de guerre froide, entre armée, diplomatie et
espionnage. Et… fourgons blindés. Ici, le travail de la journée
est effacé au profit de ce qui en constitue les intermèdes,
déplacements, réceptions, déjeuners ou dîners.
La
caractéristique principale est que l'action (ou l'inaction) se déroule dans un pays sujet
aux attentats : la Tchétchénie. Et donc, le danger est
permanent, surtout dès qu’on sort de chez soi.
En
résumé, dans ces pages, le lyrisme s’efface au profit des faits
bruts.
Chaque
poème de la page de gauche n’est pas identique formellement.
Cependant, il se termine invariablement, sur la page de droite, par
quelques vers très courts (formant le plus souvent tercet), en forme
de moralité. Ainsi, ces courts poèmes remettent les choses à leur
place, avec de l’humour, plutôt noir, et compensent (ou
confirment!) par un clin d’œil la dureté de la description
contenue sur la page de gauche.
Extrait
de « Retour à Znamenskoye », d’Arnoldo Feuer :
"Encore
des pannes
Pas
seulement le gaz
se
met en panne
parfois
l’eau
le
plus souvent l’électricité
c’est
la raison d’être du générateur sous la terrasse
qu’il
faut savoir faire fonctionner un engin bruyant
mais
nécessaire été comme hiver celui de tes voisins
internationaux
est moins sonore et plus performant
on
craint pour les denrées périssables au frigo
mais
les gardes dans leur abri ont aussi besoin
du
générateur et appris à le mettre en route vous
êtes
une petite communauté interdépendante
lampes
de poche et bougies
se
trouvent à portée de main
prêtes
à servir à tout moment
le
versant ordinaire de la paranoïa"
(page
de gauche)
"aux
marchés de rue
on
s’éclaire aussi
en
perçant les
tuyaux
de gaz"
(page
de droite)
Si
vous souhaitez en savoir plus sur « Retour à Znamenskoye »,
d’Arnoldo Feuer, qui est vendu au prix de 15 €, vous disposez
d’une adresse postale (Zone d’Art, 2 rue du Rhin Napoléon 67000
Strasbourg), mais pas de site Internet.
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