"Une pièce manquante et autres dépendances", de Basile Rouchin est son deuxième recueil publié (aux Éditions "Interventions à Haute Voix").
Divisé en deux, ce livre contient une première partie, intitulée "Une pièce manquante", tandis que la seconde se nomme logiquement "... Et autres dépendances".
Si la première partie est composée de courts poèmes en vers, la deuxième donne à lire de courtes proses.
Derrière cette apparente divergence formelle bien marquée règne une véritable unité de fond.
En effet, les textes de Basile Rouchin mettent en scène exclusivement des rapports sociaux, et plus particulièrement conjugaux, ou parfois de travail, ou enfin des parcours de vie, plutôt ratés.
Sous l'ironie et les jeux de mots (très fréquents dans les poèmes en vers publiés ici, dont certains sont d'ailleurs nommés "Pastiches"), la conflictualité règne, voire même la violence, alors que tout pourrait bien se passer, après tout.
Bref, "Les choses de la vie", pour reprendre le titre d'un film connu.
J'aime cette écriture précise de Basile Rouchin qui tient compte de la réalité des villes trop bondées, et dans laquelle chaque histoire, bien qu'ordinaire, est élevée au rang de singularité réaliste.
"Une pièce manquante et autres dépendances" est préfacé par Louis Dubost.
Quant aux collages présents dans ce livre (dont celui de la couverture), ils sont de l'auteur.
Extraits de "Une pièce manquante et autres dépendances", de Basile Rouchin :
"Poésie domestique
Pas de répit, Madame,
Repu, Monsieur vous en prive.
Repas, repassage,
Biberons, couches,
Faire école aux pas sages...,
Ainsi, Madame voit sa vie aller.
Monsieur sait que
Séparé d'elle,
Il trépasserait
Sans sape, ni mots d'amour,
Les nerfs à vif, le ventre creux.
Économe, il épluche son journal
En babouche."
Et plus loin, dans le livre :
"Un matin, il découvrit sa fille inanimée sur son lit. Une bouteille d'alcool à demi vide trône. Des pilules jonchent le sol. Il enterre la jeune trentenaire, sans famille, ni cérémonie, dans un cimetière paysager. Un monticule décoré de quelques compositions florales, assorti d'une plaque de 30 cm carré y révèle une inscription à peine visible, couverte de mousse. Abandonnée par ses cinq enfants, elle termine ainsi ses jours sous ce tas de terre : sépulture nommée à juste titre, par son père, "tas de boue"".
Si vous souhaitez vous procurer "Une pièce manquante et autres dépendances", qui est vendu au prix de 10 €, contact avec l'éditeur : gerard.faucheux@numericable.fr
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