Sous-titré "Poèmes même pour ceux qui n'aiment pas la poésie", "Poème loin de San Francisco", de Fabrice Marzuolo, se situe effectivement assez loin de San Francisco.
Au moins le lecteur est prévenu. San Francisco, ici, c'est un fantasme de réussite, le nouveau monde contre l'ancien qui l'emporte toujours, même quand on vit aux États-Unis. Le monde de la mort, de l'ennui, du temps qui passe, mais aussi de l'inégalité (en richesses, notamment) qui existe entre les hommes. Bref, ce monde de l'injustice. La réalité, donc, à la place du rêve.
Autant vous dire : dans ces poèmes, l'auteur ne vous berce pas d'illusions. Certains lecteurs n'aiment pas ce genre-là. Moi si. D'ailleurs, parfois, il y a des successions de négations qui finissent par faire une affirmation.
Les poèmes de Fabrice Marzuolo sont aisément reconnaissables au fait que dans les premiers vers, ils donnent quelque chose qu'ils retirent dans les vers suivants. Toujours cette addition suivie de soustraction faisant qu'à l'arrivée on arrive à un résultat nul. De ce fait, le poème semble toujours se tenir dans un fragile équilibre, celui du malaise générateur de poésie.
Extrait de "Poème loin de San Francisco", de Fabrice Marzuolo :
"Sous l'éternité la mort...
La mort elle doit penser
Que je me crois éternel
Alors elle se rappelle à moi
Que je me crois éternel
Alors elle se rappelle à moi
Des douleurs par ci par là
Des pincements inquiétants
Diverses courbatures
Elle s'imagine quoi
Pour se donner tant de mal
Que je vais l'oublier
Sa tête de mort
Je l'ai vue
Avant que mes yeux
La vissent
J'ai poussé autour
De son squelette
Comme la mousse
Sur les vieilles pierres
Vivre c'est s'enrouler
Autour d'elle"
Si vous souhaitez vous procurer "Poème loin de San Francisco", de Fabrice Marzuolo, qui est vendu au prix de 5 €, contact : fabrice.marzuolo@wanadoo.fr
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