Les poèmes de "Contours du piège", découpés en de
nombreuses strophes, comme en de nombreux vers raccourcis, promènent, voire,
dispersent leur ennui à travers une succession d'objets plus ou moins
improbables ou de sons entendus dans la vaste symphonie du dehors.
D'ailleurs, il est difficile de ne pas dénicher une dose de
nihilisme, même tamisé, dans ce livre, comme en témoignent rien que les titres suivants
: "Rien vivre", "A tout prendre", "Infirme",
"Peu", "ça et là".
Mais moi j'aime beaucoup ça, d'autant plus qu'il n'y a pas un
poème où ne fleurit pas une formule pleine de force, sertie dans le silence
alentour, par exemple : "Ciel de poussière et géante entourloupe",
"les beaux dimanches meurent de faim", "que tu ailles te
consumer seul", "le chant crée l'illusion : heureusement qu'on
ment", "tout le kitsch en friche".
Bref, de la poésie qui rappelle que la réalité est plus poétique
que la poésie. Lorsque l'épure n'est pas censure et que l'auteur a le goût des
mots rares...
Ci-dessous, le premier poème de la série des "Dimanches"
:
"engelures
charmille
défunts
lenteur
façons de hameaux gris collant à la mémoire grésillant
et nul cabestan
c'est un jour simple de timbre-poste et d'arcades
jour de soleil folâtre
de petites momies grises claquemurées dans un musée
c'est un jour de maigre soleil
soleil salé de fête foraine
jour où des aiguilleurs
jour où des remorqueurs
jour d'échantillonnages
jour invisible affleurant le sillage
poussières au grand parement du vent"
Si vous souhaitez vous procurer "Contours du piège",
livre vendu au prix de 12 €, vous pouvez aller faire un site des éditions
Lanskine, http://www.editions-lanskine.fr
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