Dans ce recueil, je
retrouve d'emblée ce que j'aime dans l'écriture de Cathy Garcia.
Une révolte, un
mouvement compulsif : "Je marche / Je dois marcher", comme il est
écrit plusieurs fois, au début de "Fugitive".
Avec en prime, des
raccourcis bien puissants : "Dans la chambre sépia, on a désarmé les
chiens", de l'auto-ironie, "Dédale se marre", des comptines
fantastiques : "Je compte les spectres./ Un spectre, deux spectres, trois
spectres...", un appel aux forces cosmiques "Exodes, insurrections,
liturgies volcaniques", "Dilution de souffre à la fonte des
orages". Et ma foi, une bonne dose de surréalisme.
Bref, tout ce qui fait
qu'une écriture n'est pas que de l'écriture.
La marche de la
fugitive est bien sûr ici la preuve qu'elle cherche à échapper aux mensonges de
la vie quotidienne.
Mais peu à peu, ce
mouvement de marche s'essouffle et puis la fugitive tombe dans l'immobilité,
ramasse son corps. Serait-ce la victoire des réalités glauques ? Plutôt un
simple dénouement, la réunion avec des choses de la terre accueillantes, et
même avec des couleurs.
A la fin du recueil, il
n'est pas certain que la marche ne reprendra pas encore.
Je suis même sûr du
contraire. Mais c'est de l'espoir toujours, qui renait.
Un poème sur deux dans
"Fugitive", est accouplé à des images qui figurent sur la page gauche
du recueil. Des images en noir et blanc, en partie figuratives, qui sont
également l'oeuvre de Cathy Garcia et qui semblent ponctuer l'itinéraire à
parcourir.
Un beau recueil de
poésie, comme je les aime, bien concentré.
Ci-dessous un poème
extrait de "Fugitive" pour la route :
"Irréversible,
mais large comme un fleuve pas léger.
Je ramasse les
cauchemars un par un.
Ils se nourrissent les
uns des autres. Leur masse grossit.
Dans leurs ténèbres,
je joue à ronce amère.
Colombe de sang,
crachat de suie".
Pour vous procurer
"Fugitive", qui est vendu au prix de 12 € rendez-vous sur le site de
l'éditeur Cardère Éditeur : http://www.cardere.fr
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