Ces
"Quotidiennes pour interroger", dont l'une a paru dans le numéro 45
de Traction-brabant, me plaisent pour une raison essentielle : la véhémence qui
les parcourt et leur donnent un air de dureté apparente, est là pour
appeler à davantage de sensibilité de la part de l'espèce humaine. D'où cette
forme interrogative d'interpellation caractéristique de chacun des poèmes.
Le
lecteur saisit donc que le paradoxe dureté / sensibilité, s'oppose
évidemment à la position inverse, beaucoup plus courante car plus facile à
tenir : douceur, voire mollesse / individualisme, voire hypocrisie.
Le
propos qu'adopte Georges Cathalo, on le sent bien, ne se borne pas à
l'écriture. Il s'agit d'une possible définition de la poésie, à exporter dans
la vraie vie.
J'aime
aussi quand l'auteur nous implique dans cette image déplorable que peut avoir
l'être humain, lorsqu'il se laisse aller à la nature. Pour ma part, je ne
vois pas là dedans d'exagération.
Comme
l'écrit Georges Cathalo :
"et
si nous n'étions au fond
que
d'obscurs bouffons bouffis
de
pitoyables pantins pantelants
empêtrés
dans nos contradictions
aveuglés
par nos prétentions
et
toujours dans la posture suffisante
de ceux
qui savent ?"
Et
encore :
"que
gardera-t-on de ce passage
quelques
regards quelques visages
avec si
près de nous la nuit qui glisse
et
toutes ces belles illusions
que l'on
bâtit par conviction
ou par
tacite consentement
que
gardera-t-on plus tard
de cette
aiguille affolée
aimantée
entre deux pôles ?"
Si vous
souhaitez vous procurer "Quotidiennes pour interroger", vous pouvez
écrire à Yves Perrine, 215 rue Moïse Bodhuin 02000 LAON. Le recueil est vendu
au prix de 3,80 €.
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