Parmi les textes que j'ai lus de
Jean-Proust, ce sont ses aphorismes que, sans détours, je préfère, moi qui ne
suis pas pourtant un amateur du très court poétique.
En voici une petite série qui
vient d'être publiée par « la Porte ».
J'y retrouve le ton coupant, sans
concession, qui donne sa force à ces fragments de pensée. L'important aussi est
de ne pas être complaisant avec soi-même. On peut compter sur l'auteur pour ça.
Par exemple :
« Mon désespoir est
complaisant et puant.
Il est celui du ventre
plein ».
Ou bien :
« Mieux aurait valu que
je n'essaie pas ».
Ou bien encore :
« Dès que je m'approche
de mon côté
appollinien comme Icare je
retombe. »
Du coup, le lecteur est surpris
quand il lit, telle une éclaircie au milieu d'un temps pluvieux, ceci :
« Ce qui me rend le plus
profondément heureux,
c'est l'espoir des
autres. »
Ouf ! On peut dire merci à
Jean-Marc Proust, qui contrebalance ainsi l'effet continu d'une misanthropie
célinienne !
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