Publié
par les éditions « La chouette imprévue », « Alpha bêêe »,
de Sébastien Kwiek, n'est pas un recueil de poèmes, comme on aurait pu s'y
attendre dans ces chroniques, mais une « fable théâtrale ».
De
plus, comme précisé en quatrième de couverture, « Alpha bêêê » ne
comprend pas tous les ressorts d'une pièce de théâtre, dans le sens classique
du terme. Il n'y a pas d'histoire, pas de personnages identifiés.
En
fait, chaque tableau de cette fable théâtrale comprend un titre dont la
première lettre suit l'ordre de l'alphabet. Ce livre est composé de 26 parties
distinctes entre elles, sans ordre chronologique. Et chaque personne qui
s'exprime est simplement nommée d'une lettre (celle de la lettre de l'alphabet
qu'elle illustre), et d'un chiffre, par exemple A1.
Cependant,
derrière cette apparente disparité de fond (aux dépens de la forme) qui semble
caractériser « Alpha bêêê », ce livre possède une véritable unité
thématique.
En
effet, chacun des tableaux décrit une situation de travail, dans laquelle, au
nom de la concurrence et de la maximalisation des profits économiques, l'humain
est ravalé au rang de chose, elle-même désignée par cette lettre et ce chiffre,
ou de… mouton !
Sont
ainsi mises en scène un accident de travail, un licenciement, une écoute
psychologique, cette dernière constituant le mince lot de consolation face à la
violence au travail, à moins qu'il ne s'agisse de cette fameuse pantoufle,
représentée à la une de couverture, très joli bien de consommation.
En
résumé, « Alpha bêêê » de Sébastien Kwiek, résume bien les problèmes
très actuels qui touchent notre société et contre lesquels il serait bien que
l'on se batte.
Les
illustrations (dont celle de couverture) sont de Fabian Lemaire.
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