mercredi 20 septembre 2017

"V.H.S. (Very Human Simplement)", de Nicolas Vargas


Dans « V.H.S. (Very Human Simplement) », publié par les éditions Lanskine, Nicolas Vargas dresse le kaléidoscope de son enfance et de sa jeunesse, à remplir tout un cartable.

Dans ce livre, qui emprunte sûrement son nom au support de ces cassettes (vidéo ou pas) héritées de ces temps pas si reculés, il y a un bel inventaire des bêtises qu'on peut faire, des choses qu'on peut aimer, surtout des airs de chansons.

En plus, on n'écrit pas cassettes, mais K7, comme dit l'auteur.

D'ailleurs, les performances orales, traduites par des onomatopées, des polices de caractères différentes, des caractères gras, italiques, ou normaux, ou bien des dessins, des collages, avoisinent les poèmes classiques, sagement déployés en vers.

Ce sont aussi des souvenirs collectifs, avec comme emblème de ces passions communes, le football.

Bref, ce livre est plus détendu que cucul la praline. On y trouve bien traduit ce qui fait l'esprit de la jeunesse, l'art de toucher à tout, de tout essayer sans avoir l'air.

Extrait de « V.H.S. (Very Human Simplement) », et pour vous donner une idée de l’ambiance :

« MA PISTE AUX ETOILES

Mon grand-père trouvait sa cabane les yeux fermés
son fils ce héros a abattu de sang-froid et pour son bien un faon orphelin
sa femme détroussait les lapins comme des chaussettes
Corinne faisait la moule mieux qu’au resto
pendant qu’Hervé conduisait le tracteur à 10 ans

Papa meilleur vendeur félicité par maman Shiva
mord l’oreille du caniche
les frangins champions d’Armagnac-Bigorre boivent du Synthol
et Sébastien joue en équipe Une à Sémeac.

Pitou et Toto descendaient une quille de rouge et de jaune chaque soir
le feu père de Stéphane avait bu un Perrier cul-sec
tandis que Pépite dévissa un panneau de départementale
il faut dire que son oncle était capable de soulever mon copain
paumes contre tempes plus d’une minute
la fille du patron s’appelait Christelle faisait du 105 E
elle jouait au volley à Tournay
Christophe cassait les verres avec ses dents
il était allé à Saint-Tropez
et prenait les ronds-points à l’envers au volant d’une 205 Rallye
première du canton à avoir un poste chargeur CD. »

Je précise que ce livre, publié dans la collection Poéfilm des éditions Lanskine, qui est vendu au prix de 12 €, est acommpagné d’une création filmée autour de la lecture du texte, à découvrir sur le site de l’éditeur : http://www.editions-lanskine.fr 

mercredi 6 septembre 2017

"Haïkus des quatre saisons", de Marie-Anne Bruch



Publiés dans la collection Encres Blanches des éditions Encres Vives, ces 60 « Haïkus des quatre saisons » de Marie-Anne Bruch m'ont plu par leur naturel.

Il m'est difficile de résumer mieux les choses. Naturel, c'est à dire pour moi, volonté de ne pas offrir d'aspérités de style pour montrer qu'on écrit bien, mais simplement exprimer ce qui peut être dit en trois vers, les seules aspérités naturelles étant celles des instants de la vie.

Je ne sais pas s'il s'agit de vrais haikus, mais je m'en fiche, car ces derniers savent saisir cette singularité de l'instant qui met son grain de sable dans les habitudes, notamment visuelles du « tout est en place », alors que rien n'est jamais en place.

Extraits des « Haikus des quatre saisons », de Marie-Anne Bruch :

« La voix chaleureuse
rit au bout du fil
- erreur de numéro.

*

« Pour la Saint-Sylvestre
La forêt a les cheveux blancs,
et de longs bas noirs. »

*

« Selon Beigbeder
l'amour dure trois ans
- grand rire à deux. »

*

« Grâce à notre amour
je pense moins à la mort
et plus à la vieillesse. »

*

« Voyant trois pigeons
perchés sur une rambarde
penser à Hitchcock . »

La quatrième de couverture est de Denis Hamel, l'illustration de couverture, de l'auteur.

Pour en savoir plus sur ces « Haikus des quatre saisons », de Marie-Anne Bruch, qui est vendu au prix de 6,10 €, rendez-vous sur le site de l'éditeur : http://encresvives.wix.com/michelcosem 

mardi 5 septembre 2017

"Encore Plus Nu", de Jean Azarel et Hérold Yvard


« Encore Plus Nu », de Jean Azarel, emprunte son titre et sa page de couverture (photographie de PI) au livre du même nom, publié par les éditions Gros Textes, que j'ai chroniqué il y a un mois environ.

Il s'agit d'un Compact Disc (CD) des poèmes de Jean Azarel lus par lui, avec à la musique et aux arrangements Hérold Yvard, qui joue de la guitare et utilise d'autres instruments virtuels (le son d'un violon, par exemple).

S'il m'a paru important d'écrire quelques mots sur ce CD, c'est parce qu'il me semble être très réussi, et avoir une vie indépendante du livre du même nom, même s'il sert à promouvoir le livre.

Les raisons d'aimer cet enregistrement de plusieurs poèmes tirés du recueil papier ne manquent pas : qualité de l'enregistrement, voix de l'auteur très audible et convenant parfaitement à la révolte et à l’humour trash de ses poèmes, musicalité de l'accompagnement, sa diversité, qui colle au type de texte lu, plus doux ou plus dur, absence de longueurs aussi, dans l'interprétation de ses morceaux, qui s'écoutent bien, car, par exemple basés sur les répétitions, en tant que poèmes-listes.

Bref, surtout si vous avez aimé la version livre d'« Encore plus nu », de Jean Azarel, je vous conseille de vous procurer ce CD, qui n'est pas vendu séparément du livre, et qui coûte donc 13 € (avec le livre), à se procurer auprès de l'auteur, 267 chemin de Cougarri 30700 BLAUZAC.