Publié par les Éditions p.i.sage intérieur, "Partout ailleurs", de Fabrice Farre, est un recueil de poèmes en prose.
Cette forme d'écriture est inhabituelle chez cet auteur, qui, les autres fois, pratique le vers libre.
Ce qui ne change pas, toutefois, c'est le fait que ces les textes restent courts. Et cela se justifie, car ils ont déjà assez d'épaisseur et de densité pour ne pas avoir besoin de se répandre sur plusieurs pages.
En même temps, la prose leur donne une épaisseur peut-être plus naturelle que dans les vers libres (consubstantielle à cette forme d'écriture, où seuls les sauts de lignes séparent les mots).
Comme le titre l'indique, il est ici question d'ailleurs, mais pas d'un ailleurs mobile, plutôt d'un ailleurs suspendu dans le temps (à tel point que l'on se demande si l'objet du voyage compte encore : en même temps, ramener un voyage aux seuls déplacements, c'est un peu bête aussi ?)
De plus, dans le choix de ces lieux de séjour, ce qui frappe, c'est leur indétermination, comme si ces lieux, plus que les personnes (parfois, ces dernières semblent l'être aussi), étaient interchangeables.
En effet, l'enjeu est "ailleurs" (façon de parler !). C'est de montrer le rapport entre ces personnes, y compris lorsque les endroits varient.
Parfois, le voyage n'est pas pour le "je", mais pour celles et ceux qui viennent le voir.
Ainsi, le voyage n'est pas un aller sans retour, c'est parfois aussi un retour sans aller.
Avec toujours, dans l'écriture de Fabrice Farre, cette impression de rêve planant, mais bien éveillé, et surtout réel.
Extrait de "Partout ailleurs", de Fabrice Farre :
"26. Les promesses de retour se multiplient, jusque tard dans la nuit. Venues du port par le bateau français, elles gravissent les coteaux couverts d'étoupe. Elles glissent dans le bassin rocheux, entrent dans la chambre du mourant. Promettre de revenir un jour est une trahison, une pierre qui retombe."
Et cet autre :
"33. Au rez-de-chaussée, nous avons des histoires interminables de rues. Au-dessus, nous bavardons, loin des lacets urbains. Plus haut, nous nous résignons à oublier en dormant. Dans nos greniers sanctuarisés butinent les abeilles. Avides d'un miel, entre l'être et l'avoir, nous ne touchons pas au ciel, même après plusieurs essais."
Extrait de "Partout ailleurs", de Fabrice Farre :
"26. Les promesses de retour se multiplient, jusque tard dans la nuit. Venues du port par le bateau français, elles gravissent les coteaux couverts d'étoupe. Elles glissent dans le bassin rocheux, entrent dans la chambre du mourant. Promettre de revenir un jour est une trahison, une pierre qui retombe."
Et cet autre :
"33. Au rez-de-chaussée, nous avons des histoires interminables de rues. Au-dessus, nous bavardons, loin des lacets urbains. Plus haut, nous nous résignons à oublier en dormant. Dans nos greniers sanctuarisés butinent les abeilles. Avides d'un miel, entre l'être et l'avoir, nous ne touchons pas au ciel, même après plusieurs essais."
Si vous souhaitez en savoir plus sur "Partout ailleurs", de Fabrice Farre, qui est vendu au prix de 10 €, rendez-vous sur le site de l'éditeur : http://p-i-sageinterieur.fr/la-maison
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