lundi 17 décembre 2018

"Laisse tomber la poussière", d'Olivia Del Proposto

Publié par les Éditions du Petit Rameur, "Laisse tomber la poussière", d'Olivia Del Proposto, raconte tout ce qu'on peut faire ou pas faire) de ses dimanches, quand on attend quelqu'un qui ne viendra pas.

Ce court recueil se lit facilement et surtout, il est écrit avec justesse : sans pathos, mais avec la sensibilité qui sort de quelque part entre les mots.

"Laisse tomber la poussière", d'Olivia Del Proposto, est préfacé par Valérie Canat de Chizy et la quatrième de couverture est de Clara Regy.

La photographie de couverture est de l'auteure.

Extrait :

"Un dimanche toujours
Un dimanche soir même
Je me dis que je vais téléphoner aux alcooliques
anonymes parce que je suis soûle
Je suis soûle de moi-même
J'appelle & on me dit qu'il n'y a pas de traitement
Que mes anonymes ne se réunissent jamais
Pas de cure envisageable non
Rien du tout contre l'ivresse de moi pas besoin
d'attendre"

Si vous souhaitez en savoir plus sur "Laisse tomber la poussière", d'Olivia Del Proposto, qui est vendu au prix de 5 €, rendez-vous sur le site des Éditions : http://petitrameur.com/home.html

jeudi 13 décembre 2018

"Distorsion", de Tsvetanka Elenkova


Publié par les Éditions Corps Puce, dans la collection Liberté sur Parole, "Distorsion", de Tsvetanka Elenkova, est traduit du bulgare par Krassimir Kowaldjiev et préfacé par Samira Negrouche.

Il s'agit d'une suite de courts poèmes en vers libres.

Le lecteur passionné s'est est déjà rendu compte : souvent, la poésie sert à abolir les distances. C'est l'art de réunir des choses qui n'ont rien à voir les unes avec les autres.

La poésie de Tsvetanka Elenkova est singulière pour cette raison.

D'ailleurs, l'auteur le reconnaît, a contrario, quand elle écrit : La question de l'amour et de la douleur / a autant à voir avec la physique / qu'avec la doctrine de Lao Tseu".

Tsvetanka Elenkova, qui a un sens aigu de l'observation, part de constatations précises, tirées du monde extérieur. Puis, vers la moitié du poème, on quitte le champ de la réalité de petite dimension, pour aller vers quelque chose de moins logique, de plus tragique aussi, parfois.

La "Distorsion", qui sert de titre à ce recueil, naît de cet espace important entre le réel et ce qu'il inspire.

Extrait de "Distorsion", de Tsvetanka Elenkova, "Aveuglement" :

La ligne de ton épaule
ou de cette feuille de papier-là
est la seule limite
entre passé et futur
que traverse ton pouce
en auto-stop
étudiant les temps
et non levé comme le pouce des empereurs
ni collé sur une salière
ou sur un pistolet ce qui pourrait passer pour
une bénédiction
non avec cet écrasement par les murs
qui précède l'écroulement
mais à l'instar des quatre tunnels
par lesquels nous voyageons avec
notre fils encore enfant
qui ne les distingue pas des ponts
cette longue-vue de la main repliée
à-demi
pour que tu focalises mieux
et il y enfonce son doigt
profondément"

Le tableau, représenté en première de couverture, est l'oeuvre de Boyko Kolev, intitulée "Perdus II".

Si vous souhaitez en savoir plus sur "Distorsion", de Tsvetanka Elenkova, qui est vendu au prix de 9 €, rendez-vous sur le site de l'éditeur : http://corps-puce.org/

mercredi 12 décembre 2018

"Des nuits au mixer", de Marc Tison


Après "Des abribus pour l'exode", que j'ai eu le plaisir d'éditer, à l'enseigne du Citron Gare, l'année dernière, Marc Tison vient de sortir un nouveau recueil, intitulé "Des nuits au mixer" et sous-titré "Et quelques sauvages attractions", publié par les Éditions La Chienne Édith (ça, c'est du nom), deuxième volume de la collection Nonosse (ça, c'est du nom, encore).

Je retrouve ici tout ce qui caractérise l'écriture de Marc Tison.

Sa chaleur communicative lâchée dans un monde froid. Beaucoup de "Nous", de "On", de "Tu", ce qui montre que l'autre n'est jamais absent. Beaucoup de pluriels aussi, ce "Des" à célébrer ou à condamner avec véhémence, qui tranche sur l’individualisme morne de nos vies quotidiennes.

Une façon d'exprimer la richesse de la diversité, alors que tout pouvoir préfère toujours circonscrire l'originalité, cloner la neutralité.

Dans ces poèmes, c'est le thème qui fait le style. 

Se reconnaît le goût immuable, infiniment varié, repris, pour l'aventure, l'ailleurs, la musique, la sexualité. S'exprime également l'amour des contrastes (lumière ou nuit, noir et blanc).

Les vers répétés, ces je qui s'expriment et se posent, sans pour autant envahir l’espace, forment des refrains qui s'enroulent comme des vagues d'océan.

Bref ici, tout est passion.

À noter, également, la mise en page aérée de Jean-Jacques Tachdjian, qui semble afficher les poèmes de Marc Tison comme des toiles d'araignée sans filet, pas toujours droites, ce qui a pour effet de rompre la monotonie de la lecture. Les titres des poèmes, imprimés en gros caractères, apparaissent comme en transparence, car grisés sur la page. Enfin, certains passages des poèmes se détachent sur un fond noir, histoire de souligner le ou les centres de gravité d'un texte.

Extrait de "Des nuits au mixer", de Marc Tison, le poème qui donne son titre au volume : "Des nuits au mixer" :

Des nuits au mixer
À courir éventré l'ennui au cul
Comme la mort

Les murs pris en face sans déciller
Bomber le corps

L'affolement en moteur de désir
Et la route qui se barre en chewing-gum
La vrille
Les pieds sur le vide
Plongeons profond dans la mélasse du spleen

T'avais les yeux en stroboscope
Ça faisait un boucan !!!

Des centaines de chevaux sauvages
Toi la crinière au vent du sang dans les naseaux

Dis quand reviendras-tu
Au petit matin blanc
Griffé rouille aux barbelés des solitaires

On s'enlacera dans nos bras scarifiés
On pleurera des perditions

Baisant à l'aube bleue qui puera un peu moins"

Si vous souhaitez vous procurer "Des nuits au mixer", de Marc Tison, qui est vendu au prix de 10 €, rendez-vous sur le site des éditions : http://lachienne.com/

"La concision de l'inaudible", de François Ibanez


Courte plaquette de 16 poèmes publiée par les Éditions Furtives, "La concision de l'inaudible", de François Ibanez, frappe d'emblée par l'originalité de son style.

À mes yeux, cette originalité ne vient pas du fait que le style soit concentré, et donne lieu à de courts poèmes, composés de vers courts, mais bien plutôt du fait qu'il soit vraiment "empêché".

Cela se manifeste par des vers sans verbes, comme fragments de listes, des bouts de phrases, dont ne seraient connus ni le début, ni la fin, le mélange de mots abstraits, philosophiques et de mots plus concrets, la difficulté à accorder, au singulier ou au pluriel, les mots entre eux.

Derrière ce style, il n'y a pas, malgré l'apparence, la volonté de couper les pattes au lyrisme. Il s'agit encore moins, pour moi, de l'expression d'une révolte dirigée contre quelque chose de particulier. Ce texte n'est pas démonstratif et ne contient pas de message.

Par contre, cet ensemble de textes semble traduire la difficulté qu'il y a à se situer dans ce monde avec sa vie intérieure, non pas à cause des autres, mais par la faute d'un moi évolutif, donc mouvant, peut-être, cet "inaudible" du titre.

Extrait de "la concision de l'inaudible", de François Ibanez :

"Calqué sur les valeurs de modèles
Épuisante non-quête
Lassé de refaire l'ancien
Ces traditions
Qui 
Traînent
Qui traînent pendant
Que le temps se défait des
Traditions
Dans les dynamiques face
Au
Statique
L'élément qui rébellion
Même de l'atome qui refuse
Les lois
Si rugueuses et épuisantes
Les marginalités
Qui déterminent la vie
En luttant
Maintenir le chaos pour toujours"

Si vous souhaitez vous procurer "La concision de l'inaudible", de François Ibanez, qui est vendu au prix de 3 €, rendez-vous sur son blog : https://editionsfurtives.wordpress.com/

Sinon, vous pouvez aussi contacter l'auteur en lui envoyant un mail à l'adresse suivante : ibanez.fran.nico@gmail.com

mardi 11 décembre 2018

"L'ultime", de Pré # Carré éditeur



Hervé Bougel, du pré # carré éditeur, a remis le couvert des "36 choses à faire avant de mourir", collection qu'il a créée en 2000, pour "l’ultime" fois, en cette fin 2018.

Certains des auteurs, notamment, qui avaient déjà collaboré il y a plusieurs années sur ce même projet, inspiré de l'oulipien Georges Perec, ont écrit une nouvelle version de leurs "36 choses...",, soit 36 aphorismes, ou vers, à l'intérieur d'une feuille pliée en quatre, et de couleurs différentes, selon les tirages.

La comparaison entre ces deux versions, l’ancienne, rééditée pour l'occasion, et l'ultime, peut être riche d'enseignements, car elle montre des différences dans la façon de percevoir sa vie.

Ont ainsi collaboré : Sandra Della Contrada, Virginie Thuillier, Michel Bonnargent, Édouard Schoene, Carmin Vassor, Jean-Philippe Caviglioli, Mireille Podchlebnik, Christiane Soulat, Marie-Claude San Juan, Élise Tokuoka, Cécile Audouin, Nicolas Vitas, Sylvie Lavoye, Anna Jouy, Marcella, Éric Poindron, François-Xavier Farine, et votre serviteur.

Quelques exemples de ces "36 choses à faire avant de mourir" :

François-Xavier Farine : "Shooter dans un ballon en cuir";
Sylvie Lavoye : "Dormir à la belle étoile sans avoir peur des bêtes qui piquent";
Éric Poindron : "Apprendre à jouer, même mal, de la scie musicale";
Nicolas Vitas : "Écouter les mensonges de l'écho";
Marie-Claude San Juan : "Créer le scénario d'un film posthume";
Virginie Thuillier : "Je disperserai nos âmes";
Christiane Soulat : "Tricoter un faux-col pour la girafe";
Mireille Podchbenik : "Apprendre à ne rien faire, mais apprendre";
Carmin Vassor : "Dormir sans les sombres rêves";
Michel Bonnargent : "Déclouer le christ".

Bref, une belle aventure individuelle et collective à la fois.

Si vous souhaitez en savoir plus sur ces 22 fascicules de "L'ultime" brassée des "36 choses à faire avant de mourir", qui sont vendus au prix de 12 € port compris, rendez-vous sur le site de l'éditeur : http://precarrediteur.fr

"Vox populi", de Jean-Claude Touzeil et Yvon Kervinio



Publié par l'Aventure Carto, "Vox populi", de Jean-Claude Touzeil et Yvon Kervinio, est un beau livre de photographies en noir et blanc, de grand format carré : 22 cms X 22 cms.

Jean-Claude Touzeil est l'un des cinq poètes ayant collaboré avec Yvon Kervinio, en écrivant des poèmes inspirés librement par ces photographies.

Le résultat en dit long sur le temps qui passe car, si ces photos-reportages ne sont pas si anciennes que cela (40 ans en arrière tout au plus), elles semblent déjà appartenir à un passé révolu.

Nostalgie, quand tu nous tiens ! Pas trop quand même ! Jean-Claude Touzeil, dans ses poèmes, ne tombe pas dans ce travers démonstratif, qui consisterait à dire que c’était mieux avant. C'était autre chose, et aussi un peu pareil, tout simplement.

Extrait de "Vox populi", le poème qui correspond à la photographie ci-dessus :

"Défilé

Le curé chante en latin
les louanges du mort
requiem et tantum ergo
le maire fait la grimace
l'adjoint se fend la poire
car ô miracle !
la veuve est éplorée
un voisin bientôt
la consolera
la maîtresse la star
en fait un peu trop
un autre voisin
s'en occupera
une laveuse
de linge sale
en famille
ferme la marche
tantum ergo requiem"

Pour en savoir plus sur "Vox populi", qui est vendu au prix de 19,50 €, contact : L'Aventure Carto, 13, rue du Château de la Garenne, 56410 ETEL.

mardi 4 décembre 2018

"Atlas de l'invisible", de Gabriel Zimmermann


Publié dans la collection Polder de la revue Décharge, "Atlas de l'invisible", de Gabriel Zimmermann, aborde le thème du deuil du frère, sous un autre angle, moins direct et plus passionnel que dans "Depuis la cendre", précédent livre de l'auteur.

Si je devais donner une teinte générale à cet ensemble de denses poèmes, je dirais qu'il est animal nuit.

Les deux parties qui composent "Atlas de l'invisible" et qui sont intitulées "Histoire des brèches" et "Cartographie de ce qui frémit", déclinent, de manière constante, cette couleur sombre.

Toutefois, il y a une distinction nette à opérer entre ces deux parties d'un même ensemble. Si dans la première, l'auteur semble rechercher, dans la nature, les indices de la mort, dans la seconde, son lyrisme s'enflamme dans un décor semblable, comme s'il cherchait à prendre à partie la nature, à cause de son deuil. C’est, du moins, ce qui semble être le cas, un instant. Mais non, ce n'est pas ça, il n'y a pas d'accusation, il s'agit plutôt d'une manière de vivre, d'une respiration, d'une force nouvelle.

Gabriel Zimmermann explique, d'ailleurs, nettement sa démarche dans plusieurs de ses poèmes, puisqu’un "lyrisme de rage" est revendiqué. 

La démarche est originale, à une époque où, la plupart du temps, encore, toute manifestation de lyrisme paraît suspecte en poésie. Est-ce le début d'une nouvelle ère ? 

J'ai toujours pensé, pour ma part, que le lyrisme poétique était aussi un gage de puissance, et non d'abattement. Tout dépend bien sûr comment c'est écrit.
Mais là, pas d'inquiétude !

Extrait de "Atlas de l’invisible", de Gabriel Zimmermann :

"Agonal 

Déflagration, bien sûr ! Pour toi qui saisis les mots
(et je n'ai pas dit "emploies" ni "utilises"), 
Toi qui remets ta vie en tout poème
(Oui, l'écriture en sa roulette russe),
Qui unissant la tourbe à la peau des dieux,
La sueur des chevaux à quelques affirmations d'étoiles,
La mue des serpents à un atlas illuminé,
Le quignon de pain à un rocher faisant appui pour l'éternité;
Déjouant les couleurs attendues : bleu de feuillage
Et blanc de la grotte où s'ennuient les poissons;
Brisant les répercussions répétées jusqu'à toi,
La musique où tu t'effrayais, te pétrifiais
(À nouveau, veille ici au vocabulaire),
Excitant la fureur comme on souffle
Sur la braise dans la cheminée;
Hurlant pour partager ton désir,
Tu feras de tout cri, tout tesson, toute explosivité
Ton miroir !"

La préface de ce recueil est de Jacques Darras. L'illustration de couverture est de Renaud Allirand.

Si vous souhaitez en savoir plus sur "Atlas de l'invisible", de Gabriel Zimmermann, qui est vendu au prix de 6 €, rendez-vous sur le site de l'éditeur : http://www.dechargelarevue.com/-La-collection-Polder-html

"L'Oiseau invisible du temps", de Murielle Compère-Demarcy


Publié par les Éditions Henry,"L'Oiseau invisible du temps", de Murielle Compère-Demarcy, regroupe en trois parties différentes, des poèmes en vers libres, à quelques exceptions près (de rares poèmes en prose).

Dans ce volume, au-delà de ses différentes parties, se dessine une constance jamais démentie. Il y est toujours question, soit de nature (ou plus largement, du monde extérieur), soit de poésie.

La plupart du temps, je n'aime pas la poésie qui parle d'elle-même, car, outre le fait que ça tourne en rond, cela donne au poème une importance qu'il n'a pas, hélas, dans la réalité. Cessez de vous faire des illusions là-dessus.

Seulement, ici, les choses sont différentes. Observations de la nature en mouvement et observation du poème en train de s'écrire sont si bien mixés que - c'est le cas de le dire - la poésie en devient plus naturelle, et trouve tout simplement son souffle.

Quant à la nature, elle est bien réelle, elle est vécue de l'intérieur par quelqu'un qui s'y connaît, qui a traîné longtemps ses guêtres dans les chemins parfois boueux. Ça sent la Picardie, d'ailleurs. Le lecteur remarquera, tout particulièrement, par la médiation des oiseaux (de l'Oiseau ?), les inflexions de la lumière, et la présence de la terre, gorgée d'eau.

Toujours avec l'aide du monde extérieur, "L'Oiseau invisible du temps" est aussi l'occasion, pour l'auteur, de rendre hommage à quatre auteurs : Jacques Darras, Blaise Cendrars, Antonin Artaud et Pascal Commère, à travers plusieurs poèmes de longueur plus importante, dans lesquels sont cités des fragments de leurs textes.

Même s'il est impossible, ici, de citer un seul de ces textes (trop long), la poésie de Murielle Compère-Demarcy y trouve son meilleur souffle, avec son style syncopé si caractéristique, et ses mots-valise qui nous emportent.

Extrait de "L'oiseau invisible du temps", de Murielle Compère-Demarcy :

"La pluie respire ruisselante
sur l'épiderme du monde
ensoleillé soudain
sous la tonnelle aux lierres d'arc-en-ciel
Soleil flambé sur toile de fond citron vert
sur cet été corrosif comme le dard d'une guêpe
Se lève une armée d'insectes
et la bouche des désirs
enfume le métro
des hyperactifs embués
du funambule anonyme
des talons aiguille désabusés
des jean serrés moulés
de fesses hypertrophiées
Les métamorphoses émiettent
des signaux d'amphibies
de crapauds-buffles en hommes-grenouilles
crapauds chanteurs
chaque respiration
chaque branchie chaque poumon
chaque évent
chaque bronche
chaque caverne
dessine les poumons bleus
d'un océan-
poubelle
continent des Hommes-Déchets
jadis Hommes-Abeilles
Cavité lobule alvéole
Fouillent chacune à son altitude
un souffle tisonné
dans la braise des pulsions
le rêve déterminé d'une autre immersion
spongiaires cnidaires vivants unicellulaires
millénaires
séculaires
embuent le hublot-fée
d'un rêve-univers
rechargé par la fièvre
comme un été respire
comme la pluie inspire
après l'apnée
une descente aux envers"

La vignette de couverture est d'Isabelle Clément.

Si vous souhaitez en savoir sur "L'Oiseau invisible du temps", de Murielle Compère-Demarcy, qui est vendu au prix de 8 €, rendez-vous sur le site de l'éditeur : http://www/editionshenry.com/