Publié par les Éditions p.i.sage intérieur, dans sa collection 3,14 g de poésie, "Les armes douces", de Corinne Lagenèbre, est un recueil de poèmes en vers libres résolument lyrique, non pas tant par le choix d'images bucoliques, mais par sa vision résolument panoramique du monde qui l'entoure, donc ample, et donc lyrique.
Il y a de l'épopée, là-dedans, mais sans la guerre, d'où ce titre : "Les armes douces".
Il y a aussi de la chanson dans ces poèmes, avec leurs reprises, ce qui permet au texte de se construire dans la longueur, de connaître un vrai développement avant d'aboutir.
Si détails il y a, ce n'est pas ramené ras la terre, mais demeure aperçu en surplomb, avec une hauteur de vue qui n'équivaut pas à du mépris.
Cependant, même quand ils se font plus intimes, les poèmes tendent à la généralisation.
Cependant, même quand ils se font plus intimes, les poèmes tendent à la généralisation.
Poésie des grands ensembles urbains (tout particulièrement en sa première partie, intitulée "Armes douces"), poésie des voyages (davantage dans la deuxième partie, intitulée "Désertions"), poésie de l'élan vital (dans sa troisième partie, enfin, intitulée "Résistances"), la lumière du dehors éclaire l'ensemble de ces textes, qui sont construits comme des immeubles de plusieurs étages.
Extrait de "Les armes douces", de Corinne Lagenèbre :
"L'arme anatomique
J'aime l'instant de la fêlure
le moment où ça craque,
où s'envolent les masques,
où l'on baisse la garde.
Le chef désarmé
par une parole qui fait mouche
cet homme dont les mots trébuchent
ce ministre troublé
qui tente en vain
de rattraper
son lapsus.
Et toi si absorbé, impénétrable,
la minute où tu t'en aperçois,
où soudain ton regard se fige,
une rougeur furtive
embrasant ta chemise.
Le voilà l'instant qui éclate,
quand ta fierté en berne
te laisse sans défense,
paumes ouvertes pour recevoir du ciel
des armes douces.
Cette seconde où la femme raidie
dans un costume sombre
d'où elle donne des ordres,
touchée au vif bredouille.
Le point où cèdent ses barrages,
cesse un combat vaincu
pour laisser place
au désir nu
d'abdiquer,
paumes ouvertes pour recevoir
l'arme
anatomique."
Extrait de "Les armes douces", de Corinne Lagenèbre :
"L'arme anatomique
J'aime l'instant de la fêlure
le moment où ça craque,
où s'envolent les masques,
où l'on baisse la garde.
Le chef désarmé
par une parole qui fait mouche
cet homme dont les mots trébuchent
ce ministre troublé
qui tente en vain
de rattraper
son lapsus.
Et toi si absorbé, impénétrable,
la minute où tu t'en aperçois,
où soudain ton regard se fige,
une rougeur furtive
embrasant ta chemise.
Le voilà l'instant qui éclate,
quand ta fierté en berne
te laisse sans défense,
paumes ouvertes pour recevoir du ciel
des armes douces.
Cette seconde où la femme raidie
dans un costume sombre
d'où elle donne des ordres,
touchée au vif bredouille.
Le point où cèdent ses barrages,
cesse un combat vaincu
pour laisser place
au désir nu
d'abdiquer,
paumes ouvertes pour recevoir
l'arme
anatomique."
L'illustration de couverture est de Fotolia.
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