Il est rare de lire de nouveaux poèmes de Claude Vercey aujourd'hui, et c'est dommage. "Rhône" n'en est d'ailleurs pas vraiment un nouveau, puisqu’une première version de ce même poème a été publiée en 2008 dans le numéro 137 de la revue "Décharge".
Aujourd'hui, voici que "Rhône" est édité dans le numéro du Cahier des Passerelles (sur les pages de gauche), avec des estampes infographiques de Jean-Cyrille Etourneaud (sur les pages de droite).
"Rhône" est un poème résolument engagé dans l'écologie, en ce qu'il dénonce la pollution du fleuve éponyme et le manque d'action - pour employer un euphémisme - des pouvoirs publics face à ce problème d'ampleur.
Outre son objet, l'intérêt littéraire de ce texte vient de sa rhétorique, du fait que la dénonciation se fait par étapes, qu'elle est révélée au fur et à mesure des pages, comme au théâtre, comme dans un discours étagé.
Il est "amusant" d'ailleurs de constater qu'à la verticalité de ce texte, qui évolue par cascades, répond l'horizontalité du fleuve, ce mouvement vers l'à quoi-bon, mais aussi vers son estuaire.
À noter enfin, les images, jeux de mots, qui évoquent l'élément liquide.
En témoigne cet extrait de "Rhône", de Claude Vercey :
"Il n'y a pas de raison d'arrêter même si l'on sait, même si l'on voit. La mort du fleuve était seulement inconcevable, ou reportée à plus tard, à jamais : les hommes manquent d'imagination, la réalité à tout moment la déborde, à côté du déjà encombrant cadavre de Dieu reste sur le carreau l'immense trace du cadavre de Rhône qu'on va traîner longtemps, traîner tout le temps de la petite éternité qui nous reste."
Si vous souhaitez vous procurer "Rhône", de Claude Vercey, qui est vendu au prix de 5 €, contact par mail auprès de l'éditeur : Les.passerelles.laposte.net
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