mardi 9 mai 2017

« 30 poèmes », d’Étienne Paulin

Publié par les Éditions Henry, « 30 poèmes » d’Étienne Paulin est divisé en trois séquences, avec, en plus de celle qui donne son titre au livre, deux autres parties intitulées « Pneus Dieu » (une seule page) et « Vers la vraie pacotille ».

Par rapport aux précédents recueils de l'auteur que j'ai pu lire et chroniquer, je trouve dans ce livre davantage de dépouillement (la plupart du temps) et une préoccupation plus importante quant au sens du poème.

En dehors de cette préoccupation, dont je ne me sens pas forcément le plus proche, ces courts poèmes en vers libres, également courts, me font irrésistiblement penser aux petites villes de province.

En effet, ils se passent toujours dehors et de préférence l'été. Et l'espace entre les strophes correspond à toute la somme de vide qui est contenue en ces endroits : vide social, faute d'un aménagement complet du territoire, et puis évidemment, solitude, vide des apparences, du non-dit comme du non-vu.

Ces poèmes sont également traversés par la lassitude, avec quelquefois, des pointes de dérision comme, par exemple, dans ce poème :

« tes insurgés sont bons
et
puisqu'ils sont là
cours les aimer

cela fait une armée toujours

toi qui n'as pas idée
tu peux aller combattre »

Étienne Paulin me semble aussi être passé maître dans l'art des petites touches (d'ailleurs, il n'y a presque jamais de majuscules, ici) et de l'équilibre à trouver entre ces mots, qui sont noyés dans du vide.

Extrait de « 30 poèmes » d’Étienne Paulin :

« je suis au paradis de la tristesse. partout volète le temps mort
et le feu ne prend pas : il danse, il n'a pas pris.


l'amour et les larmes volages
sont morts         le vent les tape
biffe les rêves


l'été s'endort en quarantaine
le docteur dit tout vendre alors on vend tout


tout se passe
aux confins sans nous »

Si vous souhaitez en savoir plus sur « 30 poèmes », d’Étienne Paulin, qui est vendu au prix de 10 €, rendez-vous sur le site de l'éditeur : http://www.editionshenry.com

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