Publié par les éditions
Vagabonde, « Le pays de l'enfant ocre », de Michèle Capolungo, n'est
pas, comme je l'ai cru d'abord, un recueil de poèmes, mais le récit autobiographique du retour de l'auteur à Madagascar
(et dans une moindre mesure, au Vietnam).
Il s'agit donc beaucoup plus qu'un
récit de voyage, car Michèle Capolungo part ici à la recherche de son passé,
puisqu'elle a vécu durant son adolescence avec sa famille à Madagascar, ayant
un père militaire.
Dans « Le pays de l’enfant
ocre », la forme suit avec bonheur le fond. Évitant une progression trop
linéaire, l’auteur mélange avec bonheur souvenirs et présent, dévoilant peu à
peu ce qui fut sa vie en pays désormais étranger.
Et ses incertitudes viennent à la
fois du passé et du présent, et plus particulièrement de l'approximation de ses
souvenirs, à jamais en partie enfuis, ainsi que de sa difficile place à tenir
vis à vis des autres.
En effet, les habitants de
Madagascar ne voient en elle qu’une simple touriste, soit un « robinet
d'argent », alors qu'elle voudrait appartenir encore à ce pays et à ses
habitants.
Ces sentiments mélangés sont
décrits avec finesse et justesse dans « Le pays de l'enfant ocre ».
Extrait de ce livre :
« Je pressens déjà que ce retour ne m'octroie
aucune place. Dépassée dans ce pays quitté depuis si longtemps, craignant tout
écart colonialiste, je m'impose une posture compassée. Que sais-je de mon passé ?
Quelques quarante ans plus tard, mes pieds
foulent à nouveau le sol malgache et je guette une brise que je ne sens
pas. »
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