Publié par les éditions
« Les Carnets du Dessert de Lune », « Les samedis sont au
marché », de Thierry Radière, est un recueil de poèmes en prose inspirés
par les étals du marché du samedi, comme son titre l'indique.
N'allez pas croire qu'à chaque
texte corresponde son marchand. Le but n'est pas de faire à cette corporation de la publicité,
même si cela pourrait presque en tenir lieu parfois.
Les textes regroupent les
impressions de l'auteur autour de l'idée d'aller au marché, d'y passer du
temps : liste de courses à faire ou ne pas faire, trajet pour y aller,
rencontres faites sur les lieux.
L'originalité de ces poèmes en
prose est d'agrandir le cercle de la seule vision de l'étal, car, tout en
partant de là, s'opèrent des associations d'idées qui font croire à l'immensité
du décor, celui-ci prenant les dimensions d'un monde (le monde entier regroupé
dans une coque de noix, comme disait Joyce, de mémoire).
Ou bien, le voyage, au lieu de se
faire dans l'espace, se fait dans le temps, en direction des souvenirs
d'enfance, bien sûr.
Mais plus poétiquement encore, on
aime ici passer du coq à l'âne, comme par exemple dans « Le téléphone et
l'Inde » :
« Cela fait au moins un
an que nous ne l'avions pas revu au marché. C'est vrai j'aurais pu l'appeler si
j'avais vraiment voulu avoir de ses nouvelles. Pendant qu'il nous racontait ce
qui lui était arrivé, j'étais concerntré sur l'énigme du téléphone que j'avais
de plus en plus de mal à décrocher avec le temps. Il avait déménagé, était revenu,
puis reparti pour un long voyage en Inde et ça l'avait transformé. Je
l'écoutais d'une oreille distraite pnsant sans cesse à mon manque de courage
avec le téléphone. L'Inde : soit on adore, soit on détste. C'est un peu
comme le télphone, pensais-je. Ce qui l'avait le plus marqué là-bas, c'étaient
les morceaux de cortps humains ou animaux flottant à la surface du Gange. Je ne
comprenais pas comment j'en étais arrivé à détster donner des coups de fil à
mes amis. Les indiens appartiennent à un peuple violent, finit-il par nous
dire, mais on ne le dit jamais. »
Autour du marché, l'aventure est
plus largement poétique que vécue.
Les illustrations (dont celle de
couverture) sont de Virgine Dolle.
Le livre est préfacé par Denis
Montebello.
Si vous souhaitez en savoir plus
sur « Les samedis sont au marché », de Thierry Radière, qui est vendu
au prix de 12 €, rendez-vous sur le site de l'éditeur : http://www.dessertdelune.be
l'éditeur remercie le rédacteur de cette première critique.
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