mercredi 21 septembre 2022

"Le Malaise et l'Échappée", d'Alexandre Poncin

 

Publié par "5 Sens Éditions", "Le Malaise et l'Échappée" d'Alexandre Poncin, présente l'enthousiasme d'un premier recueil.

Je veux signifier par là qu'est perceptible la soif de l'auteur de se mesurer à toutes les formes, en ne se laissant pas enfermer dans un thème apparent en particulier (malgré, par exemple, ces séries de "Variations sur la rose").

Ainsi, les deux textes publiés dans ce volume présentent une unité d'ensemble dans leur diversité.

Plusieurs formes s'y côtoient, poèmes en vers réguliers, poèmes en proses, composés de vers courts ou longs, ou poèmes plus longs.

Si j'ai assez nettement préféré les poèmes libres aux poèmes en vers réguliers, l'enthousiasme de l'auteur se communique au lecteur qui apprécie l'inventivité d'une bonne partie des poèmes publiés ici.

Bref, tout le contraire d'un recueil de parvenu (ça arrive), dans lequel l'ennui domine.

Extrait de "Le Malaise", d'Alexandre Poncin :

"L'âge adulte

Sur le chemin de terre
repose mer d'huile
une flaque tranquille
que l'âge adulte assèche

Dans le flanc d'un muret
se niche précieux
un peu de mauvaise herbe
que l'âge adulte déloge

Sur la terrasse 
se dessine fil d'Ariane
un sentier de fourmis
que l'âge adulte dénoue"

L'illustration de couverture est un dessin de Pierre Ausserre, intitulé "Cueillir une rose".

Si vous souhaitez vous procurer "Le Malaise et l'Échappée", d'Alexandre Poncin, qui est vendu au prix de 13 €, rendez-vous sur le site de l'éditeur : https://catalogue.5senseditions.ch/fr/home/500-le-malaise-et-l-echappee.html

Le livre est disponible à la commande dans toutes les librairies.

dimanche 4 septembre 2022

"Cette main qui tient le feu", de Tom Saja

 

Publié par les Éditions Exopotamie, dans sa collection Éclats, "Cette main qui tient le feu" de Tom Saja est son quatrième recueil de poésie publié en l'espace... d'un an (chez des éditeurs différents) !

Ce qui m'a plus intéressé dans ce livre, c'est sa progression. Ici, la véritable unité du recueil ne réside pas dans chaque poème en prose qui le compose, que l'on pourrait qualifier de séquence, mais dans l'ensemble des textes qui constituent une telle progression.

Ainsi, il s'agit d'un road movie très cinématographique, grâce aux images visuelles qui le situent dans l'espace. 

D'ailleurs, chaque texte va très vite. Il ne s'attache guère au moment présent, sauf dans la toute dernière partie. C'est cela qui m'a beaucoup plu. Au début c'est le passé, et à la fin du livre, c'est déjà le futur. Et au milieu, il y a ce lac, figuré à plusieurs reprises de manière abstraite.

La multiplication des points de vue semble également participer de ce rythme rapide : la plupart du temps, le "nous" l'emporte, mais pas mal aussi le "tu" (qui n'est pas tu), parfois le je (pas trop, lui a tendance à s'effacer) et enfin le "il", dans les derniers textes.

Ça va tellement vite que l'auteur donne l'impression d'emmener avec lui toute l'espèce humaine depuis la préhistoire : "Cette main qui tient le feu", littéralement. Avec l'amour des bivouacs de trappeurs à la manière de Jack London.

Cette odyssée, pour expéditive qu'elle soit (longue d'une centaine de pages), ne manque néanmoins pas de lyrisme, qui ajoute son élan à la progression de l'écriture.

En témoigne, par exemple, ce poème, extrait de "Cette main qui tient le feu", de Tom Saja :

"Certains jours
nous n'étions qu'un thé brûlant sur le rebord de la
cabane
qu'une montagne de pacotille sous la dent d'un
ogre
des pas dans le sable que les bourrasques effaçaient
aussitôt
du sang sur les ronces des raccourcis
une vague infime
une ride infirme sur le front d'un clown"

L'illustration de couverture est de Xarli Zurell.

Si vous souhaitez vous procurer "Cette main qui tient le feu", de Tom Saja, qui est vendu au prix de 17 €, rendez-vous sur le site de l'éditeur : https://exopotamie.com/collections/livres/products/cette-main-qui-tient-le-feu