mardi 4 janvier 2022

"L'ornithorynque à lunettes", de Frédéric Dechaux

 

Publié par les Éditions Tarmac, dans sa collection essai, "L'ornithorynque à lunettes", de Frédéric Dechaux, est un ensemble de chroniques d'abord parues dans la revue "Le Festival permanent des mots".

Ce livre n'est pas un livre de poésie, au sens strict du terme (par exemple, composé de poèmes). C'est plutôt un livre de philosophie, dans lequel sont étudiés les rapports entre la Singularité et la Normalité.

Le thème n'est pas inutile à approfondir, selon moi, dans un monde où - c'est le cas de le dire, surtout en ce moment - Internet nous confine à la schizophrénie entre singularité et normalité. Et bien sûr, la singularité n'a pas l'air de l'emporter, dans 99% des cas au moins.

Mais n'attendez pas pour autant de ce livre une étude stricte avec des concepts bien nets, mais plutôt une succession de perceptions intuitives et justes à la fois.

L'auteur, à la fin du volume, avoue avoir eu 5/20 au bac de philo, ce qui m'arrange plutôt, en tant que lecteur.
La philosophie, si elle existe, peut être qualifié de poétique, grâce à des citations de poètes, des énumérations, exclamations de tendance célinienne, bref grâce au style brillant de l'auteur, qui assurément, vaut plus que 5 sur 20, et m'en apprend davantage qu'un cours de philosophie professé dans les règles de l'art.

Extrait de "Incognito underground", de Frédéric Dechaux :

    Nous chérissons la mémoire de la vie à l'écart de la vie, de la liberté à l'écart de la liberté, du bonheur à l'écart du bonheur, des lieux où jamais personne ne cède à la crainte que rien n'existe plus nulle part, et des rêves dont peut s'inspirer l'avenir, d'obscures aspirations perdues dans le lointain, faute de recouvrer l'envie de naître.
    Quand un être se sent incapable de s'incarner, cela traduit à coup presque sûr qu'il est devenu fictif, à force de renoncer à se battre pour ne pas se laisser réduire à un programme de fiction pour gogo. Il n'y a d'ailleurs pas à penser au-delà, quand on se satisfait d'une pseudo-existence. Chacun reste ainsi conçu manufacturé, le riche, le pauvre, les honnêtes citoyens, les révoltés, les nations éternelles" de l'Européen le peuple, les francs-tireurs, le gentil héros, les méchants.
    On réclame "le droit à l'oubli". Juste avant le privilège de la disparition ? Une disparition préparée avec professionnalisme ? Le vide avec la qualité industrielle ?

L'illustration de couverture est de Sergio Schmidt Iglesias.

Si vous souhaitez vous procurer "L'ornithorynque à lunettes", de Frédéric Dechaux, qui est vendu au prix de 12 € (+ 1,50 € de participation aux frais de port), rendez-vous sur le site de l'éditeur : https://www.tarmaceditions.com/ornithorynque

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