dimanche 7 octobre 2012

"Aucun souvenir assez solide", d'Alain Damasio


Une fois n'est pas coutume, je vais chroniquer un auteur professionnel.
En effet, ce recueil de nouvelles intitulé "Aucun souvenir assez solide", qui vient de paraître aux Editions de la Volte, m'a paru tellement riche et dense que je ne peux le passer sous silence.
Voici donc quelques remarques sans doute un peu désordonnées, quelques pistes pour vous donner l'envie de découvrir cet ensemble de textes.
D'abord, ce n'est pas de la poésie, c'est de la science-fiction. Enfin, j'aurais presque envie de dire : c'est les deux. Car non seulement les mondes décrits sont très poétiques, mais en plus le style de l'auteur l'est également. Pas toujours facile à suivre, d'ailleurs, avec ses néologismes, ses changements de vitesse pour "rythmer l'action", comme dirait l'autre.
Déjà, rien que le titre, n'est-ce pas une réussite ? "Aucun souvenir assez solide" : je me suis d'ailleurs demandé pourquoi il résonnait bien à mes oreilles. En fait, c'est très simple, il y a deux fois AS dedans, ne me demandez pas ce que veulent dire ces initiales, cependant il se pourrait qu'elles signifient quelque chose !...Le contraire m'étonnerait. Un symbole connu ? Peut-être...
Ensuite, à chaque nouvelle son nouveau monde créé. Bref, un tour de force de l'imagination. Vous voyagez des affres de la dématérialisation aux messages d'amour postés entre des lumières de phares, d'une course en véli-vélo à un livre écrit sur le ciel, des sculptures pétrifiées aux murmures d'un samovar etc.
Et puis, il n'y a pas que ça. La place occupée par le langage est cruciale pour l'auteur et pour ses personnages, le langage que l'on écrit, celui que l'on parle. Et ça c'est déjà plus original, comme arme, dans la science-fiction.
Car malgré la noirceur de quelques uns de ces mondes (pas tous), une note d'espoir est presque toujours là pour valider l'action. Enfin, la réflexion de nature politique n'est pas effacée. Il n'y a pas dans ces histoires que des robots qui font du surplace (on dirait qu'ils ressemblent à des humains). L'homme réfléchit et sait prendre des risques, sans que ça augmente forcément son chiffre d'affaires !
Une bonne dose d'anarchisme serait-elle la solution qui permettrait de modifier le cours des choses, avec l'amour toujours ?
A vous de vous faire votre opinion en lisant "Aucun souvenir assez solide", en allant sur le site des Editions de La Volte : http://www.lavolte.net/


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire