Publié par les Éditions Tarmac, "Ma douleur planétaire", d'Anne Barbusse est un recueil de textes écrits pendant la période des confinements. Ces suites de poèmes en vers libres, dont le mètre ample s'apparente à celui des versets, sont polarisées sur deux axes essentiels : la vie dans les jardins ou sur les axes de communication et dans les zones commerciales.
Bien entendu, l'opposition entre la nature et ce qui semble rester de la ville est totale.
D'un côté, autosuffisance et écologie. De l'autre, soumission et pollution.
J'ai apprécié de lire ce livre. Car, comme c'est rarement le cas, la nature est décrite par quelqu'un qui essaie de se l'approprier par l'action, à savoir la culture d'un potager. Pas tout à fait pareil pour moi. Fini les p'tites fleurs, ici !
En tout cas, transparaît la volonté positive de constituer un autre monde, même s'il est incomplet. Un propos militant, donc. À la fin du livre, d'ailleurs, l'opposition entre les deux nature et le commerce est de plus en plus brutale : peut-être le signe d'un retour à la normale, c'est à dire, à l'activité consumériste.
Le style de "Ma douleur planétaire"' est riche de mots. C'est du tout feu tout flamme ! Ça change de la plupart du temps !
Un fragment extrait de "Ma douleur planétaire", d'Anne Barbusse :
" les éoliennes sont femmes foudroyantes, arrimées
à la terre évidée, démises
sur le monde éparpillé parmi les fruits non cueillis et
les vergers abandonnés du capitalisme stérile qui
s'arroge la part des rois,
demain je craindrai
les leaders instinctifs, , la pluie ouvrira les roses et
l'automne sera un cri,
d'une femme vomissant
douleurs et rêves sur le soir, l'envers de la colère
à la couleur éparpillée et bordeline
des oiseaux finissants, sous le ciel la rage est celle
des bêtes intempestives et le réel éclate
sur le dos des oiseaux,
c'est ainsi que les révoltes
ondoient, mûres et fleuries, comme des reines
multiples que les hommes craignent à reculons,
c'est là que crucialement les femmes se lèvent et osent,
après des soumissions excellentes et sournoises
habillées dès le matin avec les mots des
petits pouvoirs et des chefs,
pourtant au jardin
l'humidité d'octobre dessine la branche
des silences et je sème à l'appel de la terre
noire, lourde, grouillante (…)"
L'illustration de couverture est de Jacques Cauda.
Si vous souhaitez vous procurer "Ma douleur planétaire", d'Anne Barbusse, qui est vendu au prix de 20 €, rendez-vous sur le site de l'éditeur : https://www.tarmaceditions.com/ma-douleur-planetaire
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