mercredi 25 février 2015

"Exils de mes exils", de Sansa Voïca




C'est un autoportrait difficile à fixer que nous offre là Sanda Voïca.
Malgré tout, pour le lecteur, il n'y a aucun doute sur ce point. C'est une impression de liberté, d'indépendance, voire de légèreté qui ressort de "Exils de mon exil", divisé en trois parties. Les deux parties d'avant et d'après l'exil. Avant, la Roumanie et après, la France. Et la troisième partie, qui peut être celle de l'immédiat.
Le trait d'union entre ces exils est la poésie, qui permet au présent d'être toujours et là, ici et maintenant. En même temps, la perte d'un espace, par exemple, ne peut être réellement rattrapée. 
D'ailleurs, l'auteur se représente comme à la fois proche et éloignée de son corps.
De la même façon, l'écriture de Sanda Voïca recèle plusieurs facettes, simple, voire familière, sans beaucoup d'images, mais aussi et parfois d'une abstraction resserrée, comme si l'écriture cherchait elle-même à démentir l'identité de l'auteur conquise par la poésie.
En guise d'exemple et pour vous familiariser avec ces simples impressions de lecteur, je vous laisse en compagnie du dernier poème d'"Exils de mon exil", intitulé "Peut-être" :
 
"Mais peut-être par jeu peut-on se sauver de l'enjeu ?
Mais peut-être par l'œil (ou par l'orgueil) peut-on se sauver du deuil ?
Peut-être par la paume peut-on sauver la môme ?
Et par son archet se sauver de l'intérêt ?
Peut-être je jure ici et ça crie partout.
Je vous dis adieu et vous : à demain.
Rien ne s'approche, rien ne s'éloigne :
dans la sphère du jour tu es comme dans celle de toujours :
 
monde des inepties liées
par tes pensées-pansements.
Gazes à empiler, vie-palimpseste à fondre
A l'approche de la sphère voisine.
Boom !
Et vroum ! C'est reparti :
Mais peut-être par jeu on peut se sauver de l'enjeu,
Mais peut-être par l'art on peut se sauver du brouillard.
 
Et notre regard dans l'éloignement".
 
Pour vous procurer "Exils de mon exil", vendu au prix de 5 €, vous pouvez vous adresser à l'éditeur, Passages d'encres (collection Trait court), Moulin de Quilio, 56310 GUERN, ou vous connecter à la revue que co-anime Sanda Voïca, "Paysages écrits" : http://sites.google.com/site/revuepaysagesecrits/

mardi 24 février 2015

"Jean Rustin, la vie échouée", de Michel Bourçon




Si dans certains livres, images et écritures dialoguent en ping-pong, il n'en est pas de même ici.
En effet, dans "Jean Rustin, la vie échouée", le poète, Michel Bourçon, met entièrement son écriture au service de l'oeuvre de Jean Rustin, et traduit, pour nous, lecteurs, ce que les reproductions des tableaux en vis à vis lui font et nous font à nous, lecteurs. 
Il s'agit donc d'un hommage au peintre dsparu en 2013.
En effet, les oeuvres de Jean Rustin représentent des humains qui, à première vue, ne sont pas beaux, surtout pas, et qui sont représentés hors de tout cadre temporel ou anecdotique.
Couleurs sombres, grises, des yeux rouges qui suintent, sexes exposés sans pudeur. La charge de dégoût est évidente à première vue.
Ce serait oublier que, par ses textes d'accompagnement, Michel Bourçon nous montre sans fard que ces gens là ne sont qu'un reflet de nous-mêmes. Et il n'est pas facile d'échapper à ces absences de regard, et quand les regards ne sont plus là, ce sont les corps qui nous provoquent sans avoir besoin de nous provoquer.
Certains lecteurs de "Jean Rustin, la vie échouée" seront sans doute déroutés par l'absence d'espoir qui émane de ces peintures. Cela ne devrait pas être, car le but est clair : nous faire prendre conscience de notre finitude, car : "A bien les regarder, chacune de ces toiles contient un monde, toujours le même, où ce qui se joue dans le cadre, se joue en nous, au même moment, une lente derive vers la nuit, vers ce qui aura lieu, au terme de notre condition".
Pour vous procurer ce livre, vendu au prix de 26 €, et qui comprend 14 reproductions des oeuvres de Jean Rustin, vous pouvez aller sur le site de l'éditeur "La tête à l'envers", http://www.editions-latetalenvers.com/
"Jean Rustin, la vie échouée" est également disponible en librairie et peut être commandé partout, y compris en écrivant directement à l'éditeur.

dimanche 22 février 2015

"Le derrière du ciel", d'Etienne Paulin




"Le derrière du ciel" n'échappera pas à la règle selon laquelle j'aime toujours autant les poèmes d'Etienne Paulin. Mais pour ne pas trop me répéter, pour éviter du moins certaines redites, parce que les caractéristiques varient aussi d'un recueil à un autre, je vais cette fois-ci me concentrer sur le sens aigu de l'observation dont fait preuve l'auteur.
Dans ce monde qui serait divisé en autant d'intuitions que d'objets, entre les blancs nombreux, entre ces éblouissements du soleil en plein été, qui séparent les strophes de "Le derrière du ciel", il est possible d'imaginer plein d'autres histoires. Comme si Etienne Paulin ne nous racontait que les bribes d'une aventure. Les objets décrits, leur position dans l'espace, semblent servir de paravents à une intimité qui se déroberait.
Dans ce livre, on peut dire que l'absence est toujours là, et c'est bien ce qui me le fait lire, afin d'en rechercher le secret.
Si vous souhaitez vous familiariser avec cette riche poésie (d'images et de termes employés), je vous conseille en priorité la lecture de "Le derrière du ciel", car ce recueil se lit plus facilement que certains des précédents du même auteur que j'ai chroniqués, ce qui n'enlève rien à leurs qualités respectives.
Un poème pour exemple :
 
"chantons les clichés    encore du rimmel
des énormes bagues
et de vastes franges
 
pommeau de l'arrosoir au pied des sycomores
l'auto dont les pneus fondent entre les noistiers
 
visage noir et blanc de la diva colorature
- parfois le cadre est rond   il n'y a plus
qu'à transporter le monument
jusqu'aux pompes funèbres
 
goutte contre la vitre frémit sinue
quelque chose d'elle continue
 
voix blanche   tremble et ne vibre plus
tenant le dernier lustre   dernière
écaille de la note".
 
Je précise que la vignette de couverture est d'Isabelle Clément.
Pour en savoir plus sur "Le derrière du ciel", vendu au prix de 10 €, vous pouvez aller faire un tour sur le site des éditions Henry : http://www.editionshenry.com

vendredi 20 février 2015

"Traité du moustique en zone libre", de Marc Kober




Ce "Traité du moustique en zone libre" de Marc Kober, publié par Vincent Rougier Editeur, m'a plu par son style, mais pas uniquement pour cette raison là. 
C'est même et surtout pour la drôle d'ambiance qui y règne, désinvolte en apparence vis à vis des moustiques, qui sont décrits comme des engins hautement poétiques. 
Bien sûr, il s'agit également de sujets d'études scientifiques, et de ce point de vue, ce recueil de proses poétiques numérotées est bien documenté.
Mais là encore, ça ne suffit pas, et je comprends l'auteur. Car les piqures de moustiques peuvent être riches de graves conséquences, et à aucun moment, Marc Kober ne se départit de son inquiétude.
Et c'est ce mélange de désinvolture, voire d'humour, et d'inquiétude qui fait mouche, si je puis dire, en la circonstance. A cet égard, m'a beaucoup plu le cauchemar du texte n°39 : "Perspectives aberrantes".
Comme le texte est un peu long à reproduire, je vous en citerai un autre, le n°37, "Le moustique et la lune" :

"Nageant dans l'eau bleue et transparente, le moustique me poursuit à tort. Il est pulvérisé. C'est le moustique pulvérisé. Une parcelle noire se dilue dans l'eau immense de la piscine. Mais son frère le remplace (ou sa sœur). Il me poursuit même dans la nage qui éclabousse le ciel. Je bondis hors de l'eau jusqu'à produire l'élévation du moustique, qui monte au ciel. Il monte toujours plus haut. Sa très fine silhouette reste parfaitement visible pendant plusieurs secondes, comme celle du cosmonaute lâché dans le vide près d'une station orbitale. A la fois proche (on s'en passerait bien) et déjà en ascension vers la lune. Oui, il monte vers ce beau croissant en pleine lunaison. Ce chétif être ailé semble sur le point d'y parvenir, et voilà : le moustique se confond avec la lune".

Les illustrations (gravures) de ce "Traité du moustique en zone libre", sont de Vincent Rougier.
Pour en savoir plus sur ce recueil très joliment ficelé, qui est publié dans la collection "Plis urgents", et dont le prix est de 13 €, vous pouvez aller faire un tour sur le site de l'éditeur, http://rougier-atelier.com/

vendredi 13 février 2015

"p(H)ommes de terre", de Thomas Vinau




"P(H)ommes de terre", de Thomas Vinau et René Lovy est un dialogue parfait entre textes et illustrations, premier né de la collection "Les petits farcis" des éditions La Boucherie littéraire.
Pas n'importe quelles illustrations : celles de René Lovy sont des tronches de patates déformées par la vieillesse. Et je vous le confirme, les patates, quand elles ne sont plus très bonnes, ressemblent à ça. En même temps, elles deviennent, par certains de leurs côtés, bien plus belles qu'avant. Elles ressemblent à des vieilles têtes d'hommes bonnes à faire pleurer ou à faire peur si on les rencontre au coin d'une rue.
Pas n'importe quels textes : ceux de Thomas Vinau qui, comme d'habitude, ne font pas dans le trop. Et qui gardent ici tout particulièrement leur lucidité.
Des exemples ? "Le véritable / aboutissement / de la sagesse / c'est la pourriture"
"Germer / Gémir / Durcir // C'est ma façon de mourir / qui me dessine"
Souvent, ce sont les têtes de patates qui parlent. Souvent, mais pas toujours. Parfois, ce sont nos paroles, notre comportement qui blessent ou qui pénètrent ces faces de carême (noires) : " Je suis la première tronche / la première tranche de vide / la mère originelle / du nœud qui bat / dans ta poitrine". Ces patates sont le reflet de nous-mêmes, bien que ce ne soit pas toujours beau à voir, enfin pour celles et ceux qui croiraient à l'harmonie irréprochable de nos personnes...
"p(H)hommes de terre" est un bel objet de poche (10,5 X 15 cms) que je vous recommande vivement de posséder. Pour en savoir plus sur ce livre vendu au prix de 16,50 €, vous pouvez aller faire un tour sur le blog des éditions : http://laboucherielitteraire.eklablog.fr/ (le livre est disponible en librairie).

jeudi 12 février 2015

"Politique de la solitude", de Lonel Mazari




J'ai trouvé ce recueil - "Politique de la solitude" - très riche et très divers. Cela vient du fait qu'il s'agit d'une sélection de poèmes de Lionel Mazari, écrits entre 2012 et 2014.
Quand je dis très riche, je pense aux images qui me donnent envie d'aller y voir en vrai, au delà du texte.
Lionel Mazari aime aussi beaucoup s'amuser avec les mots. Il en fait des jeux de virtuosité verbale, ce qui prédispose ces textes à être lus par leur auteur, qui s'y connait en matière de lecture à voix haute.
Au delà de ces jeux de mots, il y a aussi parfois quelque chose de plus grave : la solitude évoquée dans le livre, la conscience de la petitesse de l'ego (les deux toujours recommencés). Et j'aime pour ma part beaucoup cette autodérision, qui semble me dire : ne t'inquiète pas, la vie est trop sérieuse pour être prise au sérieux.
Un exemple parmi d'autres :
 
"Je vis au fin-fond des combles d'une maison
dans laquelle je n'ai pas grandi : ce portrait
sous le verre éclaté, mal encadré d'un bois
fendu sur toute sa largeur comme un rictus,
 
ce n'est pas que le mien : c'est aussi moi depuis
que ma photo a pris le pas sur ma pensée.
Je fais miroir à qui me voit, et c'est pourquoi
une main aveugle, à tâtons, m'a rélégué
 
dans ce grenier, où, tel un souvenir perdu,
je bois contre la paroi le sucre de la pluie,
consolateur d'un ciel que je ne vois jamais.
Et j'entends s'étrangler, à l'étage, les voix
 
des fantômes civils qui ne m'ont jamais vu.
Ils vont travailler tout le jour ; ils ont brûlé
l'échelle plutôt que le sorcier, leur image
plutôt que leur reflet sur la vitre aveuglée".
 
Pour en savoir plus sur ce recueil vendu au prix de 15 €, vous pouvez aller sur le site de l'éditeur : http://www.thebookedition.com/

"Renée, en elle", de Cécile Guivarch




Avec ce recueil de proses poétiques, Cécile Guivarch poursuit sa quête de passé familial.

Sauf qu'ici, "Renée, en elle" m'a paru plus grave et plus touchant que, par exemple, "Le cri des mères". Cela vient bien sûr de son thème. En effet, l'auteur s'intéresse ici à une aïeule décédée folle en 1817, à force d'avoir donné naissance à des enfants morts, et même si trois d'entre eux ont survécu.

A mes yeux, ces proses ont une signification qui va au-delà des convictions ou de l'instinct maternels, même si le parallèle est fait entre les naissances d'aujourd'hui et d'autrefois.

Il y a bien sûr cette quête des origines, mais aussi et surtout le mystère de la présence de l'auteur sur la terre et ce lien qui nous unit, par-delà les époques, dans une même chaîne du temps. Il semble que donc que la puissance de la pensée est la seule chose vraiment éternelle. Ainsi, écrire de la poésie consiste à incarner cette pensée. Et Cécile Guivarch parvient à traduire cette émotion-là, d'une qualité rare.

Le style de "Renée, en elle" est sans chichis, sans artifice de langage, ce qui me prédispose à l'apprécier, y voyant là un signe de franchise et de simplicité.

En voici un extrait :

"Je la trouve certains jours d'un bout à l'autre, comme éparpillée. Elle est faite de fragments et ils ne sont pas toujours en ordre. Des morceaux d'elle. Comme dans son ultime demeure, en pièces. Avant la fin de son histoire elle s'est mise à penser en morceaux. Parfois, elle avait le regard dans le vide, elle le maintenait ainsi, au départ quelques minutes, puis un peu plus. Par moment, il y avait comme une lueur dans ses yeux et elle se mettait à parler, à raconter un épisode de sa vie. Ce n'était jamais long, juste quelques phrases. Puis, elle se remettait dans le cours de la vie, à cuisiner, à laver le sol ou à ramasser les pommes de terre".

Pour vous procurer ce livre, vendu au prix de 10 €, vous pouvez visiter le site de l'éditeur (Editions Henry) : http://www.editionshenry.com/

dimanche 1 février 2015

"Rigoler avec une pantoufle", d'Alfonso Jimenez


Lire la poésie d'Alfonso Jimenez est toujours un gage de réconfort. Et si la sagesse s'apprenait à travers la personnification des objets et des animaux ? Comme si le fait que les choses prennent notre relais après notre mort était une consolation... 
En tout cas, c'est tout de même une vérité, puisque certaines choses, même non recyclables, se perpétuent longtemps...
Dans les poèmes de "Rigoler avec une pantoufle", elles y gagnent une âme. Et en échange, l'homme n'est plus cet absolu agaçant. Il apprend à être attentif à ces choses, à ces bêtes auxquelles il transfère sa sensibilité.
Alfonso Jimenez, même si c'est faux, reconnait volontiers laisser aller sa plume, comme si celle-ci était sur une piste d'envol ! Ainsi, les poèmes (en vers ou en prose) prennent l'allure d'une promenade, et surtout, ils racontent une histoire. Jamais vraiment actuelle, jamais vraiment démodée. 
Au détour d'un vers, le lecteur est surpris par une image qui arrive comme un cheveu sur la soupe. 
 
Voici par exemple, "C'est dur à dire" :
 
"Un cheval est tombé dans un précipice, les quatre fers en l'air, les yeux exorbités, la langue pendante.
 
C'est un moineau qui m'a dit ça, avec gravité.
 
Si vous dégringolez dans un escalier parce que vous avez loupé une marche avec un petit coup dans l'aile, vous ne vous envolerez pas, c'est sûr, vous vous écraserez tel un sac de patates surtout si vous êtes obèse autour d'un gros ventre disgracieux, vous n'aurez pas la dignité d'un cheval s'abîmant dans un précipice ! C'est dur à dire, mais que faire d'autre ?
 
Tout est dans le style, la manière, le savoir-faire.
 
Vous n'êtes pas un cheval, votre escalier n'est pas un précipice !
 
Pas de chance !
 
Nous sommes condamnés à vivoter au ras des pâquerettes, sans gloire ni fortune, à la merci d'une moindre entorse à la cheville, il faudra s'y faire !
 
Certes, c'est dur à dire !" 
 
A noter également les illustrations précises et fouillées de Phil Fax, alias Philippe Lemaire.
Pour vous procurer ce livre d'Alfonso Jimenez, vendu au prix de 10 €, une seule adresse : http://grostextes.over-blog.com/

"A l'approche", de Guillaume Decourt




"A l'approche" est à ce jour le cinquième livre de poésie publié par Guillaume Decourt et le deuxième aux Editions Le Coudrier.

Ce livre regroupe en fait deux recueils bien différents l'un de l'autre dans le style d'écriture, même si l'état d'esprit ne varie pas tant que cela entre "La termitière" et "A l'approche".

Si dans "La termitière", texte d'abord publié en 2011 dans la collection Polder de la revue Décharge, et ici légèrement remanié, le vers est la plupart du temps assonancé, dans "A l'approche", la forme est plus diversifiée, qu'il s'agisse de vers libres ou de proses poétiques.

Cependant, si "La termitière" est plutôt un recueil de vacances dans les pays plus chauds que la France, et qui contient nombre de connotations sexuelles, "A l'approche" ressemble plus à un recueil de vacance, plus énigmatique. Il s'agit là de poèmes d'observation, de rencontres, qui se déroulent au dehors. Avec des allusions à la marginalité, des souvenirs qui pointent le bout de leur nez. Sans regrets ni remords, mais avec du panache, et avec ce goût de l'aventure qui demeure.

Dans les deux textes, en tout cas, l'expression est toujours très musicale et recherchée (avec parfois l'emploi de mots rares), toute en précision et tout en laissant planer le mystère.

Ce n'est pas tous les jours que je lis des poèmes qui ont autant de style!

 

En guise d'exemple, extrait de "A l'approche", 

  

JE PORTE LE NOM DES POISSONS

QU’ON PÊCHE AU FILET

 

                                        Για τον Γιώργο Λάλο                                       

 

La monnaie de bronze nous y reviendrions gaiement

Si seulement si seulement

 

Le chant du ferrailleur

 

Avec la vendeuse de mouchoirs voûtée

Avec la goutte au nez

 

Le chant du ferrailleur

C’est le matin qu’on l’entend

 

Avec le sang la corde éraillée

Avec l’orgueil des bigaradiers

 

Le chant du ferrailleur

C’est le matin qu’on l’entend

A l’ombre des rides de l’olivaie

 

Avec la consolation le café

Avec l’icône le baiser

 

Le chant du ferrailleur

C’est le matin qu’on l’entend

A l’ombre des rides de l’olivaie

Le sperme noir du poulpe à bout de trident

 

Avec l’âne patte avant

Avec l’âne patte avant patte arrière liées

 

Le chant du ferrailleur

C’est le matin qu’on l’entend

A l’ombre des rides de l’olivaie

Le sperme noir du poulpe à bout de trident

La monnaie de bronze nous y reviendrions gaiement

  

Si seulement si seulement"

 

Comme la couverture l'indique, les illustrations sont de Nathalie Reuter et la préface de Guillaume Métayer.

Pour en savoir plus sur "A l'approche", livre vendu au prix de 16 €, vous pouvez aller faire un tour sur le site de l'éditeur : http://www.lecoudrier.be/