samedi 24 février 2018

"On se regarde crever", de Pascal Ulrich

"On se regarde crever", ça c'est du titre : et c'est vrai, en plus !

Avec ce recueil de poèmes écrits entre 1995 et 1996, Robert Roman, des éditions du Contentieux, continue la publication des inédits (en recueils) de Pascal Ulrich, disparu en 2009.

Pour le fan que je suis, "On se regarde crever" se doit d'exister.

Tout au plus regretterai-je que certains poèmes me semblent moins nécessaires que d'autres, sans doute ceux dans lesquels existent le plus de références (littéraires ou musicales).

En tout cas, même ces références ont le mérite d'attirer l'attention du lecteur sur des auteurs un peu oubliés, comme Gaston Criel.

Il faut dire aussi que Pascal Ulrich écrivait très vite - ça se sent - et je trouve que c'est une bonne chose, car nous avons là des instantanés de vie noire, mais de vie quand même, qui sont très efficaces.

Extrait de "On se regarde crever", de Pascal Ulrich :

"Tatouée sur la joue gauche
la difficulté de causer
ça représente un point d'interrogation
sur fond bleu ciel
j'ai bien envie de hurler
qu'être sans cesse à la page du muet
indispose ma révolte
et mes dispositions à l'accélération
le rêve le rêve
après ça la débâcle
coup de colt dans les nuages
- hé t'as vu
Une hirondelle en sang !
Arrache toutes les foutaises de ton cœur
Casse la porte
Saute par la baie"

Les illustrations des pages intérieures sont de Pascal Ulrich, ainsi que ses yeux, sur la couverture...

Si vous souhaitez en savoir plus sur "On se regarde crever", de Pascal Ulrich, qui est vendu au prix de 10 €, contact auprès de l'éditeur, Robert Roman : romanrobert60@gmail.com

"L'homme qui regarde l'homme", de Salvatore Sanfilippo


Publié par les éditions Gros Textes, "L'homme qui regarde l'homme", de Salvatore Sanfilippo, est un recueil qui se situe dans le prolongement de ceux que j'ai pu chroniquer du même auteur.

Il s'agit d'un ensemble de poèmes basés sur les jeux de mots, donc sur l'humour.

Il faut dire que Salvatore Sanfilippo ne cherche pas à se prendre trop au sérieux. Et il faut reconnaître qu'en principe, pour le lecteur non dénué d'humour, lire des poèmes marrants est moins ennuyeux que de lire des poèmes qui se prennent trop au sérieux.

Bref, à force de ne voir que rire dans ces poèmes, on ne remarque plus ceux qui sont volontairement moins rigolos que les autres, et c'est à ce jeu de repérage que je vous invite ici.

Le titre de ce recueil, me plait également : "L'"homme qui regarde l'homme", et pour en rire gentiment, c'est un projet plutôt sympathique.

Il y a enfin une autre caractéristique à signaler dans ces poèmes. C'est qu'ils racontent de petites histoires qui, assez souvent, fonctionnent bien.

À titre d'exemple, voici, extrait de "L'homme regarde l'homme", "Voilà t'y pas" :

"Voilà t'y pas qu'elle m'attrape par le colbac
Voilà t'y pas qu'elle colle sa bouche contre la 
mienne
Voilà t'y pas qu'elle glisse sa main sous ma
chemise
Voilà t'y pas qu'elle me couvre de baisers
Voilà t'y pas qu'elle enlève ses dessous
Révélant son corps de biche
Voilà t'y pas qu'elle me reverse sur le lit
Voilà t'y pas que ma tête cogne contre le montant
Voilà t'y pas que je perds connaissance
Voilà t'y pas qu'on m'emmène à l’hôpital
Voilà t'y pas qu'à mon réveil
Un gros balèze
En blouse blanche
Me regarde d'un œil fixe
C'est pas lui
Non
Qui me fera les câlins
qui m'étaient promis
Je crois bien que j'y ai perdu au change".

Les illustrations de "L'homme qui regarde l'homme" sont de Chrisal. Je les ai trouvées variées et collant bien aux poèmes. Et quand il y a de la couleur, cela ajoute encore de la joie à ces pages.

Si vous souhaitez en savoir plus sur "L'homme qui regarde l'homme", de Salvatore Sanfilippo, qui est vendu au prix de 8 €, rendez-vous sur le site de l'éditeur : https://sites.google.com/site/grostextes/