jeudi 28 décembre 2017

"L'ailleurs s'étend", de Nicolas Guyot


Une fois n'est pas coutume : je chronique un livre, publié par les éditions Héliotropismes, qui est d'abord dédié à l'image, et plus particulièrement aux images de Nicolas Guyot, des peintures photographiques au bromure d'argent.

Outre l’épaisseur de son papier texturé, cet objet magnifique se caractérise, à mon sens, par le fait que l'image, à travers des rayures, des taches, continue à se manifester en arrière-plan, même quand il y a un texte devant.

Le texte se retrouve donc noyé dans un halo qui peut évoquer les manifestes placardés sur les murs (et aussi la violence d'un monde qui n'a que faire des mots).

En outre, une page sur deux est dédiée à une seule oeuvre plastique, au moins, en partie figurative.

Il y a peu de couleurs aussi, le noir et blanc domine, avec des touches, parfois, de bleu ou de rouge qui ressortent d'autant plus.

Les poèmes publiés dans "L'ailleurs s'étend" sont de Laurent Bouisset, et des poètes guatémaltèques Rosa Chavez, Luis Carlos Pineda, Regina José Galindo (traduits par Laurent Bouisset et Stéphane Chaumet).

Sans ambiguïté aucune, ces poèmes appellent à la résistance et à l'espoir, tout en montrant la dureté du monde (celle de l'Amérique latine et la dureté plus sournoise de notre pays).

Extrait de "L'ailleurs s'étend", ce texte de Rosa Chavez :

"Je couvre de baisers les cicatrices
la peau s'y fait plus forte
les souvenirs y sont visibles
cicatrices de multiples formes et tailles
minuscules sur les lèvres
sur les paupières, dans le regard,
j'aime baiser ces corps qui sont des cartes
ces corps marqués au tranchant du destin
j'aime les cicatrices
car la douleur y a trouvé sa forme
à mesure que la peau neuve a poussé
là où le sang avait coulé
là où il y avait une blessure."

 Je signale que la préface de José Manuel Torres Funes.

Si vous souhaitez en savoir plus sur "L'ailleurs s'étend", de Nicolas Guyot, qui est vendu au prix de 22 €, rendez-vous sur le site des éditions : http://www.heliotropismes.com/

Et si vous souhaitez mieux connaître les œuvres de Nicolas Guyot, voici le lien de son site  : www.nicolasguyot.com

mardi 26 décembre 2017

"L'oreille arrachée", de Florent Toniello


71e volume de la collection "Bookleg" des éditions Maelstrom, "L'oreille arrachée", de Florent Toniello est un recueil de quatre poèmes (en prose pour le dernier) et une épitaphe, au titre énigmatique.

Sous titré "Bruxelles se conte histoires urbaines à dire", "L'oreille arrachée" se propose en fait de ressusciter quelques-uns des morts du cimetière du Dieweg, qui se situe dans la commune bruxelloise.

La référence à la "Spoon River Anthology", d'Edgar Lee Masters, est explicite, puisqu'un fragment de ce cycle de poèmes, où est résumée la vie de gens morts, figure en liminaire.

Il faut dire qu'il y a beaucoup de travail à les ressusciter, ces morts, car les photographies montrent des tombes en piteux état, la nature reprenant ses droits sur la pierre.

Ainsi, ce texte se caractérise par son caractère résolument narratif, l'auteur se faufilant sous la pierre et prenant la place de ces disparus pour résumer leur vie.

On y croise donc l'histoire détaillée d'un (riche) négociant en vin trompé par sa femme, d'un chasseur victime d'un accident mortel, d'une artiste très années folles, et d'un cobaye envoyé dans l'espace avant de revenir en boomerang dans sa tombe terrienne.

Le style de Florent Foniello est puissant (le nombre des pieds des vers se rapproche plus de l'alexandrin que du haïku), on s'y croit, dans ces histoires, toute séparation entre passé et présent est abolie.

Si je puis dire, l'écriture de l'auteur se caractérise par ces chutes qui tuent. Comme, par exemple, dans l'épitaphe de "Le temple du sommeil" :

"Oui j'ai pêché
j'ai trahi, j'ai vécu
j'ai aimé et j'ai tué
j'ai rimaillé aussi
faites de même
l'entretien des cimetières
est une notion toute subjective."

Autre extrait de "L'oreille arrachée", la première strophe de "Lyre noire" :

"J'ai dans mon temps caressé le dos de mille amants rasés de près
reçu les faveurs de mille maîtresses aux joues poudrées
j'ai joui sur des draps du jour dans des palaces où les
boys m'appelaient par mon prénom qu'ils faisaient précéder
de madame
les fourmis dans ma tête on titillé de leurs pattes les
interrupteurs de ma conscience
sur des airs de danse endiablés
lorsque je descendais d'un trait les cocktails vénéneux des
bars du centre-ville"

Les photographies (dont celle de couverture) sont de l'auteur.

Pour en savoir plus sur "L'oreille arrachée", de Florent Toniello, qui est vendu au prix de 3 €, rendez-vous sur le site de son éditeur, Maelstrom : http://www.maelstromrevolution.org/

samedi 23 décembre 2017

"De gras et de nerf", de Grégoire Damon


Publié par les éditions "Le pédalo ivre", "De gras et du nerf", de Grégoire Damon, est un très bon recueil.

Si je me contente de dire ça, la critique ne sera guère motivée. Donc, je vais m’efforcer d'expliquer au plus juste ce que j'ai aimé dans ce livre. Beaucoup de choses.

D'abord sa lucidité, le refus de se laisser prendre au piège des vessies pour des lanternes. ça ne change peut-être rien, mais c'est important, pour moi, de toujours le montrer. Pour pas perdre de vue l'essentiel. ça, c'est le nerf  et la puissance de style !

Ensuite, "De gras et de nerf" parle du monde urbain actuel, qui est quand-même celui dans lequel vivent les trois quarts des personnes. 

Ce monde-là n'est pas non plus envisagé derrière le tamis rassurant de la culture et du livre, ou des références littéraires. ça, c'est rare !

Donc, c'est du direct et il n'y a pas d'exception élitiste là-dedans.

Enfin, si ce monde actuel est décrit par le prisme du travail, il n'est pas question que du monde du travail dans les bureaux. Il est question aussi, et par exemple, des petits boulots manuels répétitifs, des pauses travail qui ne changent rien au fait que tout cela soit subi, des trajets de travail.

Au-delà de ça, encore, l'originalité de "De gras et de nerf" réside dans le fait que le monde décrit n'est pas autocentré, comme un monde "classique" de poète, mais au contraire constamment décentré.

Grégoire Damon semble aimer mettre en opposition plusieurs points de vue, ce qui complexifie le poème, le rend aussi plus vivant et plus poétique, en un mot, plus vrai. Car ces points de vue qui s'entrechoquent, n'ont pas forcément grand chose à voir les uns avec les autres et constituent un écho multiplié de la réalité.

J'ai l'impression de lire là un recueil en stéréo, d'avoir une vision du monde spatiale, et d'ailleurs, il suffit d'observer la mise en page des textes : plusieurs styles de caractères employés (majuscules, italiques), centrage du texte, apparition de colonnes à certains endroits.

Les gens parlent dans ces textes !

Enfin, les poèmes qui comprennent plusieurs pages sont réellement construits, tout en semblant voguer au hasard des circonstances.

Alors, en définitive, s'agit-il bien de poèmes ? La question me semble d'autant plus dépassée qu'à mes yeux, il s'agit déjà de poésie.

Extrait de "De gras et de nerf" de Grégoire Damon, "Cancers" (un texte, pour le coup, qui se distingue formellement de ceux décrits auparavant, mais qui montre bien l'ambiance du livre) :

"Qu'ils m'enlèvent la langue, je continuerai à chanter. Que ce soit dit. Tissus ou pas tissus j'aurai toujours des dents pour faire du morse.

Qu'ils m'enlèvent les dents, la mâchoire et la gomme, je n'aurai pas un geste de protestation. Mais je brancherai ma glotte sur votre compteur électrique.

Qu'ils m'enlèvent la peau, je laisserai mes tendons et mes muscles à disposition. Les petits enfants s'amuseront à souiller vos beaux tapis d'Orient avec ma couenne et mes abats.

Qu'ils m'enlèvent le nerf, je voudrais voir ça. Je me ferai accrocher au-dessus de l'entrée du métro et vous tinterai à la gueule chaque rame qui passe.

Qu'ils m'enlèvent les os, je viendrai la nuit hanter vos coins de fenêtres. Vos filles à peine pubères feront des cauchemars atroces. J'en ferai vos ennemies.

Enfin ils finiront bien par inventer une machine. Mais, quand ils m'enlèveront l'âme, je trouverai un moyen pour vous rester dans un coin de l’œil, oh oui.

Et votre vie mal éveillée ne sera plus qu'un lundi matin éternel."

Si  vous souhaitez en savoir plus sur "De gras et de nerf", de Grégoire Damon, qui est vendu au prix de 10 €, rendez-vous sur le site de l'éditeur : http://www.lepedaloivre.fr/

samedi 16 décembre 2017

"Poème bleu", de Samaël Steiner



Publié par les éditions Théâtrales, « Poème bleu » de Samaël Steiner est le troisième livre édité de son auteur.

Le texte qui donne son nom à ce court volume - « Poème bleu » - est précédé de « Nikhol », série de dix tableaux, entre lesquels s'interposent trois discours.

Cette pièce de théâtre possède elle-même un sous-titre, intitulé « Nikhol sous la surface de l'eau ».

Bien que l'écriture formelle des deux parties de ce poème dramatique diffère, en définitive, elles appartiennent bien au même cycle, puisqu'elles mettent en scène un unique personnage féminin, qui s'appelle Macha, et que la seconde partie est la suite de la première.

Il n'en demeure pas moins que l'auteur cherche toujours à brouiller les pistes : multiplicité de titres, comme énumérés plus haut, plusieurs noms qui reviennent, même s'ils ne désignent pas les mêmes choses : l'adolescente Macha, mais aussi, Nikhol, nom de l'entreprise familiale, qui devient presque le nom d'une personne.

Mais aussi : coexistence de plusieurs formes d'écriture : textes sans sauts de ligne, seulement séparés d'un slash, dans la première partie, puis monologue de Macha dans la deuxième partie.

En résumé, ces indices fuyants contribuent à l'image du titre : "poème bleu", comme l'eau, comme cet élément fluide qui glisse et s'enfuit, comme les séquences d'un même temps qui s’enchaînent, jamais tout à fait les mêmes et pourtant si semblables.

Voilà ce que nous donnent à voir les images d'un même film, ce même film.

Ici, la poésie est d'apparence narrative, et semble raconter une saga familiale, attachée à la fois à son île (symbole de chaleur immédiate) et à Saint-Pétersbourg (symbole de froid légendaire).

Même si ce rapport est le fait du hasard, l'histoire de Macha m'a rappelé celle de « Frankie Adams », récit de Carson McCullers, qui raconte aussi l'histoire d'une adolescente qui ressemble à s'y méprendre à son auteur.

C'est dire combien Samaël Steiner restitue bien ce que peut être le passage délicat de l’adolescence, avec sa soif de découvertes, et aussi, sa sensibilité à fleur de peau.

Au-delà du sujet apparent de ce livre, j'y ai bien sûr retrouvé les caractéristiques de l'écriture de son auteur, à savoir cette attention aux choses concrètes (loin des poètes lyriques hélas de tradition), ce désir de les voir complètement, de les toucher.

Et la poésie, plutôt que d'images fabriquées par le poète, naît de la juxtaposition d'images semblant tout d'abord réelles puis devenant ensuite irréelles. Ainsi, comme dit le grand-père de ce livre : "l'exactitude est une erreur de distance".

Extrait de « Poème bleu », de Samaêl Steiner :

« Jamais encore elle n'avait plongé seule / personne ne l'accompagne / elle a marché depuis la maison / la combinaison sous ses vêtements / comme une deuxième peau / elle pose son sac / la petite plage est déserte / se déshabille / se prépare / avec sa mère elle a pris l'habitude de chaque détail / elle sait précisément comment et où elle doit aller / sa mère ne s'est pas levée / ce matin / avec elle / la petite plage est déserte / elle n'a personne sur qui fixer les yeux / personne à observer pour comprendre / alors elle regarde le reste / cette portion de monde / autour / qui partage avec elle ce début de jour / elle sent un cri / à l'intérieur / qui voudrait dire / immensité – enfance – monde où es-tu ? - le silence m'empêche de vivre heureuse – quelque chose commence – je quitte la forêt – je voudrais traverser / avant qu'il sorte elle plonge / la surface ne se referme pas tout à fait / elle a accroché la longe au harnais / et à l'autre bout / à l’anneau scellé dans le bloc sur la plage / elle a plongé trop vite / ou trop tôt / sans attendre celles qui restent à la surface / assises sur la table / qui veillent au temps / au bon déroulement / elles arrivent / voient la corde tendue / comprennent / s'assoient avec colère / regardent la mer / tirent la corde / Macha comprend / tire la corde à son tour / deux coups / la journée commence / elles sourient / regardent la mer ».

« Poème bleu » de Samaël Steiner a obtenu en 2017 le Prix Jean-Jacques Lerrant des Journées de Lyon des Auteurs de Théâtre et a été mis en espace à la Médiathèque de Vaise à Lyon le 2 décembre dernier. Une lecture de ce texte aura lieu lors de la nuit de la lecture à Marseille, le 20 janvier 2018.

Le livre sera disponible en librairie à partir du 18 janvier prochain.

Si vous souhaitez en savoir plus sur « Poème bleu », de Samaël Steiner, qui est vendu au prix de      10 €, rendez-vous sur le site de son éditeur, Théâtrales : http://www.editionstheatrales.fr/

lundi 11 décembre 2017

"Et les mégots du ciel", de Thomas Grison et Jean-Marc Thévenin


Publié par les éditions du Contentieux, « Et les mégots du ciel », de Thomas Grison et Jean-Marc Thévenin est un match de ping-pong de poèmes, tous en vers libres, et dont la longueur varie entre 25 et 50 vers.

Il est impossible de trouver un thème à ce livre, et ce n'est pas forcément grave.

Chacun des deux auteurs est venu avec son style bien trempé, de veine surréaliste, et le résultat est que chacun rebondit sur les évocations de l'autre, enchaînant les variations à partir de là.

Le lecteur pourra reconnaître quelques tendances dans le style de Thomas Grison, plus rond et musical, et dans celui de Jean-Marc Thévenin, légèrement plus déglingué imprévisible.

Pour ma part, cela fait longtemps que je n'avais pas lu de textes à la liberté totale, qui laissent la part belle aux visions, et dans lesquels se trouvent des pépites de vérité, vite digérées par la vitesse de l'écriture.

Extraits de « Et les mégots du ciel », de Thomas Grison et Jean-Marc Thévenin :

« Elles auraient souhaité que je les
branche
si les mots ont un sens
le langage est sexué
voire sexuel
voire un trou dans la tête
où passe du lichen
c'est un mot
qui passe par la bouche
notre trou dans la tête
que sont-ils devenus
les mots
dans leur mille-pattes
d'écriture
on parle de virus
j'y ai vu des insectes
les mouches endormies par la mort
sur un ruban collant
dans la maison près de la Seine
un ruban sexué collant
lorsque l'on parle du piano des saris
avec les mots des notes bariolées
le petit doigt posé
sur le ruban sonore
de la parole qui s'envole
le dessin d'écriture le destin d'écriture
qui sort de la bouche
le lichen un peu vertical un peu gris
un peu la pierre
tu es silence
tu es six lances
dans la campagne et la Seine
pour percer la poitrine
où le cœur ne se connaît
que de ses percements
et les rubans
de toutes les époques
qui s'entrechoquent
ici
pour la pensée et ses orgueils
les propos esthétiques
une façon de dériver
pour que ça brille américain
comme une alliance
et les doigts de la branche
je ne sais pas Thomas
ma tête avec ses trous
ses bosses ?

« le serpent qui se mordait
la queue
la bouche et ses venins
ses mouches
le sourire nain
son vermicelle de louches
et les yeux dans la soupe
les trous velus que l'on cherche à
remplir est-ce
l'orgueil de l'estomac ?
L'aube grise on cherche le soleil
tes mots blancs comme tes
dents dans ta tartine
et le café son marc du matin
le vélin blanc
le chat venu manger
dans la narine
la fiancée des mots du
tomawak
je me souviens Jean-Marc
l'écaille acide
la lumière de tes veines tes venins
comme lorsque tu es venu fumer
devant ma porte
les mots nos antidotes
tombés devant la porte
comme des souches
les méandres des volutes
et le piaillement des oiseaux
des mots tombés du nid
le slip qu'il faut changer avant qu'il
ne jaunisse
c'est la lèvre qui mange l’œil
et l’œil qui mange la lèvre
en cette commissure où Eve
pendait le ruban des mouches
des jaunes d’œuf étalés
griffonnés sur les murs
un lichen écorchant la mémoire
des mots glissant
comme le panier de Moïse
sur les eaux
le mort jeté dans l'océan qui revient
vers la source
et l'océan où se rencontrent enfin
ma Loire et ta Seine
le serpent qui se mord
la queue.

T.G. »

En outre, « Et les mégots du ciel », de Thomas Grison et Jean-Marc Thévenin est préfacé par Eric Simon, la préface de la préface et la 4e de couverture étant de Christine de Rosay.

L'illustration de couverture est de Pascal Ulrich et le frontispice de Michel Marnat.

Si vous souhaitez en savoir sur « Et les mégots du ciel », qui est vendu au prix de 15 €, contact auprès de l'éditeur, Robert Roman : romanrobert60@gmail.com 

"Natures", de Jean-Marc Couvé et Patrick Rana-Perrier


« Natures », de Jean-Marc Couvé, publié en co-édition par les « Cahiers A l'index » et « Editinter », est un livre écrit en collaboration avec Patrick Rana-Perrier.

Ce livre, illustré avec élégance par les photographies en noir et blanc de Patrick Rana-Perrier (dont celle de couverture) constitue un hymne au corps de la femme nue qui est vu dans un décor naturel et suscite l'attrait sexuel.

Je précise, pour celles et ceux qui n'auraient pas compris, qu'il n'y a rien de vulgaire dans ces pages. C'est plutôt le retour à la poésie courtoise du siècle de Ronsard, avec l'écriture si caractéristique de Jean-Marc Couvé, qui contient moult jeux de mots, dans le plus grand respect du corps féminin.

En effet, le style de Jean-Marc Couvé, qui se réfère à l’œuvre d'Alphonse Allais, et qui est assumée par l'auteur, loin d'apporter des calembours et d'alourdir la matière aimée, accentue la douceur de ces apparitions naturistes.
C'est pour moi le tour de force de ce livre.

Quant aux photographies de Patrick Rana-Perrier, elles sont impeccables.

« Natures » est préfacé par Jean-Claude Tardif et postfacé par Georges Chapouthier, qui fait remonter le goût du beau chez l'homme à son attirance pour un partenaire sexuel.

Extrait de « Natures » :

« Île est manne ?…

Il émane
Rayant corps seize entrelacs z'être-anges
d'ombres portées, ces feuilles
où mots d'ailes s'effeuillent

Art brelan d'as tard t'es
tonnant corps en corolle

Arrondi de la chair qui ploie corps – on prend date
Île est : Man Ray, encore
Un clin d’œil photographe ?
Hic et nunc. Un clic et un cliché me renvoie
au corps insondable.
Au soleil d'entre-bras,
chat – l'heur entonne, âme où
rire est propre aux deux sexes »

Si vous souhaitez en savoir plus sur "Natures", de Jean-Marc Couvé et Patrick Rana-Perrier, qui est vendu au prix de 15 € (+ 4 € de port), vous pouvez contacter Jean-Claude Tardif, qui anime la revue "A l'Index", à l'adresse mail suivante : revue.alindex@free.fr ou l'auteur, Jean-Marc Couvé :jeanmarc.couve@gmail.com