mardi 30 septembre 2014

"Je marche...", de MCDem


 
"Je marche..." est l'un des premiers publiés par MCDem. Mais à coup sûr pas le dernier. Car cette auteur a su trouver un style original, que résume à lui seul le titre du texte.
En effet, j'ai l'impression que la marche convient bien au style syncopé de McDem, les ensembles de mots étant souvent rythmés par des traits de séparation.
Et puis, bien sûr, le retour du "Je marche" est là comme pour recharger le poème, si tant est qu'il en ait besoin.
A noter également que ce poème est fait pour être lu à voix haute. Tel du slam ? Et peut-être, pourquoi pas, en marchant !
Au-delà du style, le sujet de la marche n'est pas à prendre au pied de la lettre. La marche équivaut plutôt à un désir d'ouverture vers les autres, pas forcément des êtres humains, puisqu'il peut s'agir de choses : matérielles (textures, notamment), ou immatérielles : connaissances et savoir. Cette attitude prédispose bien évidemment à trouver la lumière, au sens propre comme au figuré. Et plus les rencontres sont riches, plus l'esprit s'aère.
Voilà une disposition favorable à la vie qui ne cherche pas pour autant à diminuer la force de ses sentiments, voire de ses passions.
Dans le fait de marcher, il peut y avoir aussi la "marche contre", c'est à dire la révolte. 
Dans la marche, il y a enfin une étonnante capacité à la réversibilité des impressions.
Ainsi, résumer "Je marche...", c'est parler de plein de choses à la fois. Et moi, j'aime bien la poésie quand elle parle de tout à la fois plutôt que de quelque chose en particulier !
Ci-dessous un court extrait de ce texte :
"Je marche
le débardeur de ma curiosité
plaqué moite contre mon corps
Ecran érectile entre ma peau
qui prend tout
du sucre & des fables
des plaisirs de ta propre personne
& mes propres déceptions / aphones
qui le retirent
exténuées
sur le transat
-transi de mars /
atone-
affaissé de l'espace".
 
Pour vous procurer ce recueil vendu au prix de 6,10 €, vous pouvez écrire à Michel Cosem, 2 allée des Allobroges 31770 COLOMIERS.
La couverture originale est de Didier Mélique.

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