dimanche 26 avril 2015

"L'homme diverticules", de Christophe Lévis


On ne peut pas dire que la poésie de Christophe Lévis soit ordinaire et apaisée. C'est une poésie carrément physique. De mon clavier, cela sonne comme un compliment, car parfois, j'en ai assez de lire des poèmes sans risques, dépourvus de puissance. Là, du coup, le risque est celui de l'inintelligibilité.

Mais de combien d'images voudrait-on se saisir, dans leur force, afin de les garder un peu en mémoire.

Mais non, la poésie de Christophe Lévis nous entraîne dans son fleuve. Et d'ailleurs, ce fleuve, c'est le corps de l'auteur, celui de son double, et ce sont aussi les corps de ses semblables, livrés à toutes sortes de supplices, comme dépassés par des supplices qui ont la dimension du monde.

J'aime aussi cette confusion entre le soi et l'extérieur. L'ego est moins insupportable quand il devient chose :

 

"A l'appel carmin

il dort le long des cours

en s'enivrant de sel.

 

C'est par obligation qu'il frôle

la folie

d'un hiver jamais clos.

 

Comme un pardis vert

il refuse la

tendresse.

 

Et pour tes attraits lardes

il picote

douloureux les entrailles

de tes

chairs.

 

Il en est ainsi

sur les fourches

calcaires

et l'égoïne

tranchante

du souffle doux amer

de son ancre replète".

 

La couverture est d'André Falsen.

Pour vous procurer "L"homme diverticules", de Christophe Lévis, qui est vendu au prix de 6,10 €, vous pouvez aller faire un tour sur le dite de l'éditeur, Encres Vivres, http://encresvives.wix.com/michelcosem

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