samedi 16 mars 2019

"Dites-lui que je l'aime", de Clémentine Autain



Ça y est ! Il est enfin sorti, ce livre de Clémentine Autain, intitulé "Dites-lui que je l'aime", et publié par les Éditions Grasset (pour une fois que je chronique une publication d'un "grand" éditeur !).

C'est que le parcours d'actrice de Dominique Laffin, à la fin des années 70 et au début des années 80, ne mérite pas d'être oublié, malgré une carrière courte due à sa disparition prématurée, en 1985.

Dominique Laffin, ou la sensibilité totale d'un visage qui fait oublier le temps qui nous sépare de ses films.

"Dites-lui que je l'aime" ne constitue pas pour autant un retour sur la carrière professionnelle de l'actrice. Celle qui témoigne ici, c'est sa fille, Clémentine Autain. Elle est donc bien placée pour parler de quelqu'un qu'elle a mieux connu que les autres, même si elle n'avait que 11 ans, lorsqu'elle l'a vue pour la dernière fois. Cela n'a pas été facile, d'ailleurs, de briser le silence. Il a fallu plus de trente ans pour que ce livre puisse naître. 

Car vivre avec Dominique Laffin n'était pas une expérience d'emblée positive pour une enfant. La faute aux excès (alcoolisme) et tourments de la mère.

Même si le lecteur peut imaginer sans peine ce à quoi ressemblait cette vie, j'ai été frappé par la noirceur qui se dégage de toute la première partie du livre. Pas une noirceur calculée, mais une sombre vision des choses, que l'on sent (hélas) conforme à la réalité, qui ne cherche pas à taire des souvenirs douloureux.

Ainsi, ce court volume, composé de fragments de quelques pages maximum, est un texte dense.

Clémentine Autain y raconte qu'elle a d'abord cherché à oublier sa mère en prenant le contrepoint de celle-ci et en fuyant toute rencontre d'admirateurs/trices.

Dans la seconde partie de "Dites-lui que je l'aime", avec la distance du temps, un nouveau regard devient possible, et l'on passe du rejet à une forme d'apaisement, qui n'exclut pas la tristesse.

La qualité d'écriture de "Dites-lui que je l'aime" est démontrée par l'absence de pathos (les faits parlent d'eux-mêmes) et la précision des souvenirs décrits.

Au terme de cette lecture, j'espère que "Dites-lui que je l'aime" facilitera la réédition des films dans lesquels Dominique Laffin a joué (son premier long-métrage donne d'ailleurs son titre au livre), et dont certains sont aujourd'hui introuvables.

Si vous souhaitez en savoir plus sur "Dites-lui que je l'aime", de Clémentine Autain, rendez-vous sur le site de l'éditeur : https://www.grasset.fr/dites-lui-que-je-laime-9782246813958

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