jeudi 1 octobre 2015

"Billets d'absence", de Jean-Jacques Nuel


Avec "Billets d'absence", publié à l'enseigne de ses éditions "Le pont du Change", Jean-Jacques Nuel continue de creuser la forme d'écriture qui lui est la plus chère, celle du texte court.
Il faut dire que l'auteur est vraiment passé maître en la matière, et on se demande effectivement pourquoi ses textes ne sont pas publiés par d'autres éditeurs. D'ailleurs, il est souvent question, dans "Billets d'absence", de cette infortune de l'écrivain qui reste méconnu, ou qui ne devient connu qu'une fois à peu près mort. 
Ce qu'il y a de bien, c'est que cette famille d'orphelins est très nombreuse.
Les textes que j'ai préférés, pour ma part et sauf exceptions, sont ceux qui s'éloignent du monde de l'écriture, qui ne constitue que l'un des thèmes de prédilection de "Billets d'absence".
Plus sûrement, le thème profond de ce livre me semble être le temps, ce que confirme le titre "Billets d'absence". En effet, le temps semble être devenu ici pleinement circulaire, à la fois anticipation et repentir de choses qui auraient pu se passer, qui ont pu se passer. Invention de choses qui ont déjà été trouvées. Comme de la science-fiction dépourvue de science-fiction qui semble nous dire : "ce que je vous prédis est déjà advenu et vous ne vous en êtes même pas rendus compte". 
Ainsi, bien que "Billets d'absence" ne soit pas un livre de poésie, à proprement parler, la poésie tient dans cette sorte de rêve éveillé continuel qui communique de l'un à l'autre fragment de temps.
La poésie est aussi, à mes yeux, dans le style qui dit ce qu'il a à dire, avec concision. Sans trop ni pas assez. D'un air détaché.

Voici, extrait de "Billets d'absence", "Antipodes":

"L'homme et la femme se tenaient en deux ponts diamétralement opposés de la terre. Lorsque l'un d'eux bougeait de quelques degrés vers l'est, l'autre se déplaçait d'autant et symétriquement vers l'ouest, comme si leurs deux corps étaient reliés par un axe invisible traversant le globe par son centre, et la distance entre eux restait constante. L'homme et la femme cherchaient tous deux l'âme sœur et s'épuisaient dans cette quête impossible."


Pour en savoir plus ou commander "Billets d'absence", vendu au prix de 12 €, rendez-vous sur le site de l'éditeur, "Le pont du change" : http://www.lepontduchange.fr

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