"La figure des choses" de Fabrice Farre est postérieur
de quelques mois seulement au recueil du même auteur que j'ai publié au Citron
Gare : "Le chasseur immobile".
J'y retrouve les mêmes caractéristiques de style et d'ambiance, et
cela peut durer encore longtemps avant que je m'en lasse.
Il y a dans les poèmes de Fabrice Farre cette flânerie tranquille,
le long de vers découpés par enjambements, les poèmes, dépourvus de liens
apparents entre eux, étant animés d'un même souci de la pointe et du détail.
Quelques autres constantes de fond peuvent être également
signalées : attention portée à quelques lieux bien précis, ainsi qu'à l'autre
personne, toujours nommée par le tu.
Une écriture impeccable, qui se joue de ses quelques tournures
décalées.
Voici un poème extrait de "La figure des choses",
pour vous mettre l'eau à la bouche :
"Via San Salvatore
Tu n'as rien dit de la journée
les nuages ont eu le loisir
de passer et de revenir, d'imiter
toute forme possible voire impossible.
Dans le vide du bas
où touchent tes pieds tu n'as pas vu
qu'une fourmi grimpait
le long de ton pantalon. Pour elle
le pli du tissu devait être infranchissable.
Comme
inutile
tu n'as
pas bougé
le
mouvement autour
était lointain.
La promesse de se revoir
l'année
suivante était-elle probable,
rouge,
dans la trame du temps."
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