jeudi 6 novembre 2014

"Quotidiennes pour interroger", de Georges Cathalo



Ces "Quotidiennes pour interroger", dont l'une a paru dans le numéro 45 de Traction-brabant, me plaisent pour une raison essentielle : la véhémence qui les parcourt et leur donnent un air de dureté apparente, est là pour appeler à davantage de sensibilité de la part de l'espèce humaine. D'où cette forme interrogative d'interpellation caractéristique de chacun des poèmes.

Le lecteur saisit donc que le paradoxe dureté / sensibilité, s'oppose évidemment à la position inverse, beaucoup plus courante car plus facile à tenir : douceur, voire mollesse / individualisme, voire hypocrisie.

Le propos qu'adopte Georges Cathalo, on le sent bien, ne se borne pas à l'écriture. Il s'agit d'une possible définition de la poésie, à exporter dans la vraie vie.

J'aime aussi quand l'auteur nous implique dans cette image déplorable que peut avoir l'être humain, lorsqu'il se laisse aller à la nature. Pour ma part, je ne vois pas là dedans d'exagération.

Comme l'écrit Georges Cathalo :


"et si nous n'étions au fond

que d'obscurs bouffons bouffis

de pitoyables pantins pantelants

empêtrés dans nos contradictions

aveuglés par nos prétentions

et toujours dans la posture suffisante

de ceux qui savent ?"


Et encore :


"que gardera-t-on de ce passage

quelques regards quelques visages

avec si près de nous la nuit qui glisse

et toutes ces belles illusions

que l'on bâtit par conviction

ou par tacite consentement

que gardera-t-on plus tard

de cette aiguille affolée

aimantée entre deux pôles ?"


Si vous souhaitez vous procurer "Quotidiennes pour interroger", vous pouvez écrire à Yves Perrine, 215 rue Moïse Bodhuin 02000 LAON. Le recueil est vendu au prix de 3,80 €.

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