Je viens de recevoir ces 2 minces opuscules d'à peu près 10
cm X 14 et il me semble urgent d'en parler, tant leur contenu s'inscrit lui
aussi dans l'urgence de l'actualité, allant à l'encontre de ce qui s'écrit ou
se dit chez les intellectuels de salons (plus ou moins propres) que nous sommes
bien un peu souvent tous devenus.
En effet, avec ces 2 textes aux titres difficiles à dire, à écrire
et encore plus à vivre ("Désindustrialisation" et "Topologie
d'une diaclase", au fait, "diaclase", c'est, bien sûr, une
fissure de petite taille affectant les roches, mais sans déplacement des deux
compartiments), Marc Tison choisit délibérément des thèmes sociaux ou de
révolte, voire de rébellion contre l'uniformité de nos modes de vie, contre
notre société de consommation et surtout contre la mainmise de l'économique sur
l'humain.
Si la réalité décrite n'est pas amusante, c'est bien de la nôtre
qu'il s'agit, et le ton employé est, quant à lui, réjouissant, car on sent que
l'auteur refuse de baisser les bras.
Il y a là dedans d'ailleurs un véritable appel à la jeunesse de
l'âme qui ne rime pas avec stupidité, l'auteur se retrempant à chaque
poème dans sa propre jeunesse. S'il n'est pas si rare que cela de lire de
la poésie engagée, même aujourd'hui, il l'est beaucoup plus de ne pas succomber
à la morosité de l'ambiance, même en tant que lecteur.
Les illustrations non figuratives, qui sont des sortes de collages
numériques, les couleurs employées, parfois vives, le papier glacé, les polices
de caractères grasses, contribuent à donner à ces deux textes des allures de
manifestes placardés et ajoutent à mon envie d'en connaître la suite.
Espérons que Marc Tison aura la possibilité de perpétuer ce projet
de micro-édition.
Un petit extrait ci-dessous :
"Rassemble des
phrases serrées
en masse
Le Poing
crevassé levé
Se réchauffer
des obsessions
Cogner lourd le
silence
Et prendre
corps ensemble
Chair et sang"
Pour en savoir plus sur ces publications, contactez l'auteur :
mtmgmt@orange.fr
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