Les poèmes de "Souffler sur le vent" d'Albane Gellé, édités par la Dragonne, valent par
la dose d'imprévus qu'ils véhiculent. Ici règne la valse des objets et des
animaux domestiques (ou pas). J'en veux pour preuve la variété des mots les nommant. Bref, c'est plus qu'une vie de famille. Car si bien des choses existent dans
ce monde, il peut également s'y trouver des choses qui n'existent pas là où elles sont censées être,
à part bien sûr, dans la tête du poète.
Alors, sans doute que les objets
protègent, mais moi je ne vois pas de mal à ça. En filigrane, apparaît, comme
planqué derrière l'absence de ponctuations, un assez grand nombre de questionnements qui ont
trait par exemple au rapport avec l'autre. A une soif de
connaissance aussi, nourrie par cette illusion sans cesse recommencée de vouloir enfin
comprendre le mystère de ce qui nous entoure.
Le lecteur de « Souffler sur
le vent », s'il a une vision rapide de ce qu'il voit dans ces poèmes,
goûtera sans aucun doute ce livre bourré d'inventions et de raccourcis saisissants, par
dessus-tout porteur de naturelle liberté.
Extrait de « Souffler sur le
vent », ce poème, parmi d'autres :
« sans partir loin
j'escalade quelques dunes,
et oublie de régler les
horloges du couloir
puisqu'il n'y a ni horloge, ni
couloir
tes yeux d'antilope posent sur
les jours
de nouvelles promenades, je
m'affole
parmi des dates
d'anniversaire, des couvertures,
j'additionne et je plie, en
trois, en cinq, je déplie
je vais, étirée et fourbue,
songeant aux lignes d'arrivée,
tu m'accompagnes
plus tard un jour, je ferai à
mes tourments des au revoir
de mère, soleil sur neige
nous sommes des ponts, épaules
larges
avec des devises de héros des
tabliers,
grattant nos piqûres de
moustiques sur une peau
profonde et fine »
L'illustration de couverture est
de Patricia Cartereau.
Pour en savoir plus sur
« Souffler sur le vent », vendu au prix de 13,50 €,
contact : http://www.editionsladragonne.com
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