mercredi 19 septembre 2018

"Journal d'un mégalo", de Jean Jacques Nuel


Publié par les Éditions Cactus Inébralable, dans la collection "Les p'tits cactus", "Journal d'un mégalo", de Jean-Jacques Nuel, est une suite d'aphorismes, divisée en cinq parties, qui couvrent à peu près la vie de celui qui parle, c'est à dire de la naissance à la mort, voire post-mortem.

Car celui qui parle, c'est le mégalo. Il est tellement fort qu'il peut parler de lui-même, même une fois mort.

En effet, rien qu'au titre, on l'aura compris, ce journal est tout entier dédié à la célébration du moi. Et cette célébration est parfaitement réussie, tant du point du style, que de ce qui est écrit.

Malgré tout, si toutes ces phrases peuvent faire rire et font rire, ce n'est pas sans arrière-pensées. D'ailleurs, ce "Journal d'un mégalo" pourrait s'intituler "Journal d'un écrivain". Comme pour le confirmer, dans la vie, le mégalo est aussi un écrivain. Je n'ai pas dit, par contre, que cet écrivain était Jean-Jacques Nuel !

Il n'empêche que ces pensées d'un mégalo se rapprochent de ce que pensent d'eux-mêmes certains écrivains, j'en suis certain. Seulement voilà, en général, cela ne s'écrit pas, tandis que là, oui.

Et le lecteur se sent démuni, car le mégalo a tout prévu pour sa défense. Le plus intrigant, toutefois, de mon point de vue, est de trouver au milieu de ces aphorismes, une phrase qui ne relève pas de la célébration de l’ego, comme par exemple :

"On meurt tous d'être nés trop tôt."

"On naît sans expérience de la vie, on meurt sans expérience de la mort."

"La source amère, c'est la mère."

"Les seules personnes qui pourraient désirer l'anonymat sont les criminels en cavale."

Étaient-elles prévues au programme par le mégalo, ces pensées ? J'hésite à trancher.

En tout cas, voilà ce qu'un mégalo peut écrire :

"Si j'avais eu un frère jumeau, je l'aurais gardé précieusement pour les pièces de rechange."

"Mes précepteurs ont tenté vainement de m'inculquer leur médiocrité."

"Si mes chaussures pouvaient parler, elles me diraient merci quand je leur pisse dessus."

"Mon lit ne peut accueillir toute la misère sexuelle du monde."

"Je veux être enterré avec les miens, pour relever un peu le niveau du caveau."

L'image de couverture est de Jean-Claude Salemi, la mise en page de Styvie Bourgeois.

Si vous souhaitez en savoir plus sur "Journal d'un mégalo", de Jean-Jacques Nuel, qui est vendu au prix de 9 €, rendez-vous sur le site des éditions : http://cactusinebranlableeditions.e-monsite.com/

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