Publié par les Éditions Traversées, "L'Époque 2018" (sous titré Les Mots Peints), de Barbara Auzou et Niala (alias Alain Denefle) comprend une suite de trois cycles, intitulés "L'Époque 2018", "Autan Occitan" et "Notre Jardin bleu".
Il m'arrive très rarement de lire des recueils de poésie dans lesquels illustrations et poèmes soient aussi inséparables. Je veux dire par là que pour se pénétrer de l'ambiance des textes publiés ici, il faut déjà observer attentivement les illustrations avant d'aller lire les poèmes correspondants.
Le poème n'est d'ailleurs pas le décalque fidèle de l'illustration (acryliques sur toiles ou contrecollés). Cependant, il est la traduction fidèle de son univers.
Le monde de "L'Époque 2018" peut être qualifié d'onirique, de consubstantiel à la nature (couleur verte dominante), de sensuel (représentation de nombreux nus féminins), voire de mystique (élévation des personnages et des choses).
Dans "Autant occitan" et "Notre jardin bleu", les représentations sont moins humaines, tandis que le soleil et l'eau se mélangent davantage à la nature.
Il résulte de ces univers peints des poèmes visuels résolument lyriques, aux images volontiers baroques, mais qui ne sont pas dépourvus de mouvements, ce qui donne à ces textes leur puissance, et une respiration ample.
Le résultat est un recueil ambitieux qui a su retenir mon attention de lecteur, car, mine de rien, il s'y passe plein de choses.
Extrait de "L'Époque 2018", de Barbara Auzou, "Notre jardin bleu 1" :
"Au bout de la route franche
qu'on ne foule que de l'âme
sur les courbes de l'unité et de la spontanéité du geste
se trouve un jardin bleu dont la hanche
tremble comme une mariée aux pieds nus
et qui s'émeut de la caresse
d'écume à ses cheveux et de la rondeur
de ses larmes quand le gant de lierre
qu'elle retourne la détrousse dodue
de ses solides trésors d'enfant
tressés sur les mystères
d'un rire innocent.
Les arbres déroulent leurs arbres au flanc
d'un tendre abri. Que célébrer sinon la vie
et la pensée que l'on existe maintenant
la fleur le sein le fruit en leur juste poids
les mousses de la douceur sur le velours de l'appui ?
L'azur croît pour soutenir la lumière
des mains réciproques qui s'enroulent au hasard
saisonnier des moissons à venir.
Des greniers de la peau qui s’étonnent encore
de leur réserve de sel s'échappent des bourgeons de rires
et quelques boutons d'or."
Si vous souhaitez en savoir plus sur "L'Époque 2018" de Barbara Auzou et Niala, qui est vendu au prix de 20 €, rendez-vous sur le site de l'éditeur : http://traversees.wordpress.com/a-propos/
Atteindre ce degré d'insociabilité pourrait être qualifié de comble tant le temps dans son espace global est vécu ensemble. L'un ne précède jamais l'autre, l'ordre d'écriture à l'encre ou en peinture s'entrecroisant à discrétion dans un jet qui se fond. En tant que peintre de l'imaginaire , j'ai découvert avec Barbara et pour la première fois une inspiration couplée.Les Epoques m'ont doté d'un double organe de vue...
RépondreSupprimerMerci Patrice Maltaverne, pour ce ressenti de notre ouvrage indissociable.
Niala
Merci Patrice...
RépondreSupprimerL'Epoque est un mouvement et comme tel poursuit son chemin...
Barbara Auzou...
...nice.
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